C’est quoi l’Omphalos ? (histoire de Grèce et d’ailleurs)

Peu de personnes connaissent le concept de « l’omphalos ».

Issu du glossaire de la Grèce antique, ce terme pourrait se traduire par « nombril ».

Au niveau purement architectural, un omphalos est une espèce de grande pierre dressée au milieu de certains temples helléniques. Il existe donc plusieurs omphalos répartis partout dans le monde qui peuvent porter des messages différents.

Au niveau spirituel, il s’agit plutôt de quelque chose lié au « point central » de notre monde (en quelque sorte, à son nombril), un lieu qui représente la source de toute vie et création.

Au niveau religieux, les prêtres grecs s’en servaient pour communiquer avec certains dieux, notamment aux cours d’oracles et de pratiques divinatoires.

C’est donc clair : avec autant de pistes différentes, décrire ce qu’est un omphalos promet d’être une tâche compliquée.

Nous allons pourtant maintenant la relever ensemble !

Table des matières :

L’omphalos de Delphes : point central du monde grec

Deux légendes grecques à ce sujet

L’omphalos dans les autres religions

Site archéologique de Delphes avec ses temples en ruine.

L’omphalos de Delphes : point central du monde grec

Fièrement placé au milieu du site archéologique principal, l’omphalos de Delphes est sans aucun doute le plus célèbre d’entre tous.

Malgré sa place centrale dans l’enceinte du temple, peu de visiteurs lui prêtent toutefois attention… et c’est bien dommage (bien que compréhensible : l’omphalos de Delphes ne ressemble qu’à un simple rocher vaguement plus grand que les autres).

Son sens est pourtant des plus profonds.

Il y a de millénaires de cela, il était de coutume pour les fidèles du dieu Apollon (à qui le site de Delphes était dédié) de pratiquer certaines prières en touchant cet édifice.

En particulier, certains cas de visions prophétiques furent relatées, et nombre de mystiques du monde antique venait visiter l’endroit dans l’espoir d’en recevoir eux aussi. Vraiment, ce sanctuaire était central dans la civilisation grecque (et même romaine).

Des nombreux mythes en font mention, et des cités grecques parmi les plus influentes (comme Athènes ou Sparte) lui montraient une certaine révérence. Des auteurs comme Socrate ou Homère en font mention, tous comme les vestiges des peuples qui se sont succédé sur le Péloponnèse (Mycéniens, Achéens et bien d'autres).

L’omphalos de Delphes peut en quelque sorte être vu comme une « attraction touristique » de l’Antiquité grecque… avec tout de même un côté religieux et spirituel en plus !

Aujourd’hui encore, le site attire de nombreuses personnes. Si vous faites partie des curieux, vous pouvez par exemple commencer à vous renseigner sur la page de l’UNESCO dédiée au temple de Delphes.

Une coupe d'Hygie, une statue de divinité grecque et une amulette de protection mythologique

acquérez puissance et savoirs

à travers les symboles ésotériques antiques

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Deux légendes grecques à ce sujet

Pour qu’un concept, qu’une particularité architecturale ou qu’un objet de culte, l’omphalos est également un élément mythologique présent dans de nombreuses légendes grecques.

Nous en avons ici sélectionnées deux pour vous.

La première décrit comment le dieu Zeus aurait fait lâcher deux aigles royaux aux deux points les plus éloignés de notre monde. Il leur ordonna alors de traverser la terre entière, l’un de haut en bas et l’autre de gauche à droite. (Certains Grecs pensaient encore que la terre était plate).

L’endroit où ils se rencontrèrent fut alors décrite comme le centre du monde, son nombril… en somme, son omphalos !

Une pierre fut alors dressée en ce lieu oh combien particulier, à savoir le mont Parnasse sur lequel se dresse aujourd’hui encore le temple de Delphes.

Le second mythe nous parle nous pas de l’endroit où se situe l’omphalos, mais plutôt de la nature et de la raison d’être de cette pierre.

Il y a bien longtemps de cela, le célèbre titan Cronos, par peur d’être un jour renversé, décida de dévorer tous ses enfants. Poséidon, Aphrodite, Artémis, Hadès : ils furent tous avalés. (Cela est particulièrement cruel, mais la mythologie grecque est faite de ce type d’évènements à comprendre d’un point de vue symbolique).

La mère des petits réussit tout de même à en sauver un(connu sous le nom de Zeus), qu’elle échangea au dernier moment avec une énorme pierre qui sut tromper Cronos.

Cette pierre, vous vous en doutez, constitue notre fameux omphalos.

Plus tard, la légende se termine par la vengeance de Zeus qui alla rechercher ses frères et sœurs du ventre de leur père.

Ce type d’histoire au sens spirituel profond est vraiment typique de la culture grecque. Pour en apprendre plus à ce sujet, découvrez donc ici nos différents symboles et porte-bonheurs grecs.

Symboles de plusieurs grandes religions représentées sur un masque mystérieux au milieu de la brume.

L’omphalos dans les autres religions

L’omphalos est donc avant tout un concept grec lié à la mythologie très riche qu’a su développer ce peuple.

À côté d’eux, tout un tas de peuples a pu développer des concepts proches, et parfois même d’une étonnante similitude.

Ce sont justement d’eux que nous allons parler maintenant.

Le serpent originel : une quasi constante

L’idée d’un être central à notre monde est quelque chose de très répandu dans les cultures anciennes, non de limité à la culture hellénistique.

En Inde par exemple, les sages ont conceptualisé une sorte de serpent gigantesque enroulé autour d’un orbe d’énergie place au centre de l’univers.

Si nous allons chercher du côté des Mayas, nous pouvons rencontrer des personnages similaires qui garderaient un porte cachée donnant accès au domaine des esprits, elle aussi placée au centre des mondes connus.

Les Vikings ont pu imaginer des choses semblables avec leur fameux Ouroboros, le serpent géant qui se mord infiniment la queue.

Le baetylus des Juifs

Selon de nombreux linguistes, le terme hébreu « baetylus » serait une traduction parfaite d’omphalos. Apparemment, cette image aurait été transmise par les Perses ou, selon un mythe légendaire plus mystérieux, suite à la fuite de certains citoyens lors de la guerre de Troie.

Même s’il semblerait que les Juifs, pratiquant par définition une religion monothéiste, ne leur vouait un culte d’aucune façon que ce soit, c’est toujours intéressant de noter qu’ils connaissaient le concept caché derrière.

Le raiju des Japonais

Le folklore japonais nous parle de quelque chose de très semblable à notre omphalos : le raiju.

Comment souvent en japonais, ce terme peut désigner plusieurs choses.

D’une part, il sert à parler des éclairs. D’une autre, il décrit le nombril (des hommes, mais également des mondes)

S’il y a un lien à faire entre ces deux concepts, pour notre part, nous avons bien du mal à le trouver…

Des monuments du monde chrétien…

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les Chrétiens ont parfois pu inclure certains éléments de rites païens dans leurs doctrines. (Forcément, après les avoir modifiées et leurs avoir donné un sens plus pieux.)

Il semblerait que cela ait été le cas pour l’omphalos, dont nous pouvons retrouver certains « exemplaires » dans des temples et églises.

Nous utilisons le conditionnel car, en dernier ressort, cette information ne met pas les historiens d’accord.

…et d’autres propres à l’Islam

Lorsque nous réfléchissons à la religion musulmane, il y a un monument central qu’il est assez facile de mettre en parallèle de l’omphalos : la Kaaba de La Mecque.

Bien que n’étant jamais clairement reliée à l’omphalos des Grecs, ce monument constitue en soi un rocher géant servant de centre à l’Islam et aux Musulmans.

Établir un rapprochement n’est donc pas dénué de sens.

author picture(Cyril Gendarme)

Découvrez l'auteur : Cyril Gendarme

Cyril Gendarme est un écrivain dont le site web "La Porte du Bonheur" est devenu une référence dans le domaine de l'ésotérisme. Né en Belgique, Cyril a été attiré par les mystères du monde depuis tout petit. Lorsque son intérêt pour l'occultisme a été éveillé, un sujet en particulier a ainsi capté son attention : les porte-bonheurs.

Après des années d'études et de recherches approfondies sur les traditions ésotériques du monde entier, Cyril a décidé de partager ses connaissances avec le public à travers internet. En 2019, il a lancé "La Porte du Bonheur", un site web dédié à l'exploration des porte-bonheurs, des symboles magiques et des arts ésotériques.

Le site de La Porte du Bonheur est bien plus qu'une simple vitrine pour les curieux de magie, de voyance ou de tradition. Il est le fruit de la passion de Cyril pour la recherche et la compréhension des mystères de l'univers. Chaque information disponible sur le site témoigne de son dévouement à partager ses connaissances sur les symboles les plus cachés, et leurs pouvoirs uniques.

En plus de son travail en ligne, Cyril organise régulièrement des ateliers et des conférences dans différents pays. Sa présence sur les réseaux sociaux est également très appréciée, où il offre des conseils personnalisés et répond aux questions de sa communauté avec plaisir.