Le porte-bonheur vaudou : le résultat d'une histoire douloureuse, celle de l'esclavage
Le vaudou est un dérivé des religions qui existent en Afrique depuis des temps immémoriaux. Certains spécialistes estiment que certaines des pratiques qui composent cette spiritualité ont plus de 10 000 ans. Parmi elles, il y a le porte-bonheur vaudou.
En arrivant en Amérique, les esclaves africains ont apportés avec eux une part de leurs croyances. Mélangez cela avec un peu de catholicisme et une histoire injustement remplie de souffrances, et vous obtenez le vaudou. Les colons européens pensaient qu'en désolidarisant les différents groupes ethniques, ils seraient plus manipulables. Cependant, dans la misère de l'esclavage, les Africains ont réussi à trouver un fil conducteur en leur foi. Le porte-bonheur vaudou est vite devenu un signe de ralliement pour des millions d'opprimés.
Parmi tous les endroits ou le vaudou a prospéré, Haiti a quelque chose de particulier. Ce sont des prêtres de cette religion qui ont amenée la révolution, puis la libération de l'île. Le vaudou fait donc partie de son histoire, à tout jamais.
Précisons également un dernier point. Si vous voulez apprendre le vaudou et ses rites, si vous voulez utiliser le porte-bonheur vaudou pour votre propre intérêt, vous n'êtes pas au bon endroit... La poupée vaudoue ne doit pas servir à faire le mal, les zombies (oui, ils existent bien sous certaines formes) n'ont rien à voir avec ceux des légendes et les fameux loas (des sortes de divinités) ne sont pas toutes mal intentionnées.
En fait s'intéresser au porte-bonheur vaudou nécessite de laisser ses a priori de côté. Les pouvoirs que ce champ d'étude confère impliquent en outre de devoir passer par des rites d'initiation secrets pour pouvoir peut-être un jour y prétendre.
Si par contre cette culture vous intéresse et que vous trouver qu'un porte-bonheur vaudou est un rappel amusant de l'histoire d'un peuple que vous ne voulez jamais voir tomber dans l'oubli, eh bien vous avez fait le bon choix en venant ici.
L’histoire du Vaudou
La religion vaudoue (aussi connu sous les noms de voodoo ou de vodoun) est une religion ancestrale dans la plupart des racines viennent d’Afrique et qui constitue un système philosophique, théologique et cosmogonique complet.
Aujourd'hui pratiqué par des millions de personnes à travers le monde, le vaudou reste toute de même plus présent dans les Caraïbes (notamment à Haïti), en Amérique du Sud et centrale, dans le Sud des États-Unis (le vaudou est très présent à la Nouvelle-Orléans en Louisiane) et en Afrique de l’Ouest (c’est tout de même de là que vient cette religion).
Il existe des porte-bonheurs vaudous venant de chacun de ces endroits. Il est donc clair que, lorsque nous parlons de ce genre de bijoux, de symboles et de grigris, l’influence culturelle locale sera prépondérante.
Bref, le vaudou est souvent vu comme une religion syncrétique mêlant l’animisme et le spiritisme traditionnel africain avec du Catholicisme venu d’Europe par les vagues successives d’immigration vers l’Amérique.
À partir du 15ᵉ siècle, se furent en effet des millions d'indigènes d'Afrique de l'Ouest qui furent enlevés à leur terre et emmené travailler dans les colonies de l’autre côté de l’Atlantique.
Forcément, ces individus ont amené leur religion avec eux, et tout aussi logiquement, leur religion évolua avec le temps.
Lorsque vous voyez un porte-bonheur vaudou, soyez donc conscient de ses racines africaines profondes.
Bref, c’est donc tout naturellement que les régions qui ont vu l’émergence de ce type de pratique religion soient celles où la traite était la plus intense.
La place du grigri dans cette religion
Le grigri est souvent décrit comme une amulette porte-bonheur vaudou qui concentrerait tout ce qu’il y a de plus puissant et de plus magique dans cette tradition mystique.
Souvent conçue pour protéger celui ou celle qui la porte de malédictions, d’esprits mauvais et de la malchance en général.
Parfois au contraire, un grigri pourra être maudit et servir à faire du mal à celui chez qui il aura été placé (à son insu bien évidemment.)
Bien que les origines exactes du mot grigri soient inconnues, certains historiens établissent un lien avec le mot au mot de langue africaine « juju », qui signifie « fétiche ».
Cela décrit bien de quoi il s’agit : les grigris vaudous sont des sortes de petits objets porte-bonheurs fait de bric et de broc auquel une prête (ou, à défaut, un simple pratiquant) confère certains pouvoirs par des prières ou des rituels.
Certains grigris peuvent être créés à l’honneur de divinités vaudoues (les fameux loas, ou lwas) ce qui peut également leur offre des bénéfices supplémentaires pour celui qui le porte.
Le type de grigri le plus répandu reste toutefois le sac mojo (mojo bag en anglais), un petit sac en tissu rempli de pierres, de plantes séchées et de cristaux choisis minutieusement pour leurs capacités.
Ce type de grigri cherche souvent à rassembler une trace de chacun des quatre éléments naturels : la terre à travers des cristaux ou des pierres, l’air à travers des poudres, l’eau à travers des plantes fraichement coupées, le feu à travers des cendres.
Les poupées vaudoues : des porte-bonheurs vaudous bien puissants
Depuis le tout début de l'histoire de l’humanité, les poupées ont été utilisées dans les rituels magiques.
Invocations, sortilèges et malédictions, les situations où les figurines grandes ou petites servait aux sorciers et aux prêtresses sont nombreux.
En fait, lorsque les traditions africaines ont été intégrées dans la culture vaudoue, la pratique de la magie a également été introduite dans la nouvelle religion, et notamment la magie pratiquée à travers les idoles.
Concrètement, les poupées vaudoues sont utilisées pour exercer un certain pouvoir sur une personne, et ce à distance, comme s'il s'agissait d'une télécommande capable de contrôler la volonté et les actions d'un individu selon le bon vouloir de celui qui posséderait la poupée magique.
Malgré certaines idées reçues, ce type de porte-bonheur vaudou est généralement utilisé dans l'intention de créer des effets positifs, comme apporter de l'argent, de la chance ou de l'amour à une personne que nous voudrions aider à aller mieux.
Eh oui, une poupée vaudoue en elle-même n'est pas forcément quelque chose de sombre ou de mauvais. Par contre, comme de nombreux objets magiques et porte-bonheurs, de (très) mauvaises personnes peuvent s’en servir pour de (très) mauvaises raisons.
Peu de gens le savent, mais la plupart des outils utilisés par les sorciers et les magiciens ont au départ été créé pour la pratique de la magie blanche.
Imaginez un esclave noir oppressé par des années de travail forcé dans une plantation d’Haïti… Il est facile de comprendre comment une telle personne a pu utiliser ses connaissances pour faire le mal à ceux qui l’attachaient, versant ainsi dans la part la plus sombre de l’art occulte du vaudou.
Les veve : une amulette ou talisman pour chaque dieu
Les veve (parfois orthographié vévé en français) sont des motifs utilisés dans le vaudou pour invoquer les esprits et divinités supérieures, les Loa.
Comme de nombreux autres types d'amulettes porte-bonheurs (oh tiens, vous en trouverez d'ailleurs ici), les veve se portent au cou dans la vie quotidienne... mais pas que.
Semblables aux dieux de n’importe quel panthéon classique (nous pouvons penser à celui des Grecs ou des Égyptiens par exemple), chaque Loa possède ses propres pouvoirs et sa propre personnalité.
Que nous parlions de baron Samedi, de Papa Legba, des sœurs Erzulie ou encore de Maman Brigitte, ils sont tous radicalement différents. Cela se remarque d’ailleurs à merveille à travers les veve, les porte-bonheurs vaudous qui leur sont attribués.
Bien que, comme nous l’avons dit plus tôt, il peut parfois y avoir certaines différences régionales, les veve des principales divinités vaudoues seront les mêmes où que vous alliez.
Les origines des veve sont souvent complexes, et les historiens discutent encore aujourd’hui de la question.
Pour certains, ils viendraient de certains rituels d’invocation pratiqués autrefois en Afrique. Les peuples Kongo ou Aja, et l’ancien royaume du Dahomey sont souvent cités.
Pour d’autres, cette tradition viendrait de peuple indigène des Caraïbes, notamment les Tainos d’Haïti.
Quoi qu’il en soit, le fait est que ces dessins servent souvent de porte-bonheur vaudou par le lien étroit qu’ils représentent avec les Loa.
Tracés sous forme de sceau ou de glyphes sur les tombes, placés sur les drapeaux, peints sur les murs ou tatoués sur les corps, les veve servent bien souvent de protection magique ou de bénédiction.