Le porte-bonheur breton : pluie glaciale mais chaleur humaine
La plupart des Bretons se perçoivent comme constituant un groupe distinct du reste de la France, du moins culturellement. Dans son ensemble, ce peuple est beaucoup plus proche de la culture celtique. Ils n'ont pas forcément tort. De plus, cela s'applique aussi aux porte-bonheurs bretons.
Vous l'aurez compris : nous nous concentrerons ici principalement au lien entre la Bretagne et les Celtes. (Si ce sont les influences de la culture française qui vous intéressent, vous pouvez toujours regardé du côté de notre page dédié à la France et à ses porte-bonheurs régionaux.)
Morbihan, Finistère, Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine : les traces de la civilisation celte y restent très présentes. Il suffit d'ouvrir les yeux voir l'héritage du passé, que ce soit dans les danses et tenues traditionnelles, la cuisine... ou dans un porte-bonheur breton.
Appelé "gwenn ha du" par les locaux, le drapeau régional est tout à fait emblématique de la Bretagne. Il a d'ailleurs su conquérir le cœur de millions de gens. Peut-être est-ce votre cas à vous aussi, qui sait ?
La terre de "Breizh" comme l'appellent les Bretons présente donc assurément une culture forte. Ses crèpes et son cidre ont su séduire les papilles. Ses nombreuses églises et saints locaux ont plu aux âmes et son héritage celtique à la part de valeur qu'il y a en chaque homme.
Sur cette terre de légendes et de mythes qu'est la Bretagne, de nombreux symboles peuvent surgir au cours de nos ballades. Menhirs, dolmens, cercles de pierres ou gravures de triskel et de croix celtique... Tout cela fait partie d'un même univers : celui des porte-bonheurs bretons. Un univers qui a toujours brillé par sa richesse et son attachement à un passé glorieux. Et qui brillera encore longtemps.
Menhirs, dolmens et autres pierres celtes
Eh oui, les plus anciennes traces d’architecture et de civilisation humaine se trouvent bien en Europe, et plus particulièrement en Bretagne !
Si vous avez déjà eu la chance de visiter le Morbihan, vous ne pouvez pas avoir loupé les nombreuses pierres dressées qui ponctuent le paysage. Très clairement, ces monuments ancestraux font partie du patrimoine de cette belle région et ont donc influencé le porte-bonheur breton.
Connus sous le nom de « menhir », nous parlons ici de gigantesques pierres dressées par nos ancêtres (qu’il s’agisse de Celtes, de Bretons ou de peuples encore plus anciens). En langue bretonne, « men » signifie en fait pierre, tandis que « hir » veut dire longue.
Proches cousins, le dolmen est souvent une structure plus complexe comprenant une dalle (souvent aussi grande que les piliers) posées sur d’autres pierres dressées plantées dans le sol.
Lorsque vous voyez des tels mégalithes (autre mot pour parler de ces pierres géantes), sachez en outre qu’elles sont en général vieilles de 4000 à 6000 ans… et que leur construction reste un mystère de nos jours encore !
Face à quelques chose d’aussi intriguant, ce sont des centaines de symboles et de porte-bonheurs bretons particuliers qui ont émergé.
Précisons-le aussi : celles qui restent encore debout aujourd’hui ne représentent d’ailleurs qu’une petite partie des pierres qui se trouvaient autrefois en Bretagne. Destruction humaine, érosion ou utilisation comme pierre de carrière, certains menhirs et dolmens ont assurément eux la vie dure.
Il reste toutefois encore certains lieux d'exceptions que nous pouvons encore visiter aujourd'hui !
Le plus célèbre est sans aucun doute le site de Carnac. Composé de plus de 4000 pierres, et ce sur plus de quatre kilomètres de long, ce véritable monument, traces des anciens qui peuplèrent autrefois la Bretagne, fait la fierté de toute la région.
Triskel : le grand porte-bonheur breton
Dérivé du mot grec "Triskeles" signifiant "trois jambes", le Triskel (parfois aussi appelé Triskèle ou Triskelion) est un ancien motif d’origine celte formé de trois spirales tournant dans le même sens.
Tout comme les mégalithes, le Triskel est ancien de plusieurs millénaires. Du Nord de l’Écosse à la Sicile, en passant par la Grèce et la France entière, ce symbole porte-bonheur celte est partout.
C’est toutefois très clairement en Bretagne que vous le retrouverez le plus. Nous parlons tout de même ici de la terre restée la plus proche de l’ancienne civilisation celte de toute l’Europe !
Bref, avec un âge aussi ancien, il est clair que trouver le sens originel du Triskel n’est pas une mince affaire.
Les spécialistes ont tout de même émis deux théories intéressantes au sujet de ce porte-bonheur breton emblématique.
Si nous interprétons ce symbole au travers de son côté de trinitaire, nous arrivons vite à tout un tas de concepts liés au sacré chez les Anciens. En fait, le chiffre trois était pour eux le plus noble, et une bonne partie de leur vision du monde était basé dessus.
Le Triskel peut donc évoquer des choses comme les trois royaumes du monde (terrestre, céleste et spirituel), la division de la nature entre la terre, le ciel et l’eau, la famille composée du père, de la mère et des enfants, etc.
À côté de cela, l’autre façon d’interpréter le Triskel consiste à le voir comme un mouvement. Ses spirales semblent en effet tourner dans un grand geste infini, qui n’aurait ni début ni fin.
Cela pourrait être lié au principe de changements constants, d’évolution inarrêtable et à la marche du temps qui passe.
En tout cas, une chose est sûre : nos ancêtres avaient compris de grandes choses sur notre monde.
Sans doute ont-ils essayé de nous en transmettre quelques-unes à travers ce genre de porte-bonheur breton…