Comprendre le Chamanisme (pratiques, transe, croyances, etc)
Le chamanisme est sans doute la forme de spiritualité la plus ancienne et la plus pérenne que l’humanité ait connue. Antérieur à toutes les autres religions, il constitue bien souvent une base pratique sur laquelle de philosophies plus complexes vont pouvoir se bâtir.
Il est correct de voir le chamanisme comme une spiritualité primordiale, un ensemble d’idées partagées par la plupart de nos ancêtres (si nous remontons assez loin dans le passé tout du moins).
Eh oui, nous parlons bien ici de cette sagesse universelle qu’ont pu autrefois connaitre tous les peuples de la terre !
Comprenant des enseignements sur le monde, la vie et l’humain, mais aussi d’autres plus pratiques sur la guérison ou la magie par exemple, le chamanisme a de quoi intéresser... ou tout du moins intriguer.
Dans cet article, nous allons ainsi tâcher d’en apprendre plus sur ces croyances qui ont pu animer nos Anciens.
Table des matières :
Croyances de bases du chamanisme
Les mettre en pratique dans le réel
Néo-chamanisme : l’expression moderne d’une pensée millénaire
Définition du chamanisme
Le terme « chaman » est issu de la tribu des Tungus, un peuple de Sibérie.
En partant du constat que les croyances et pratiques spirituelles des membres de cette communauté étaient étonnamment proches de celles qui pouvaient être pratiquées un peu partout dans le monde il y a des millénaires (nous le savons notamment grâce à des fouilles archéologiques), les anthropologues se sont mis à utiliser les mots « chaman » et « chamanisme » pour parler des religions des peuples autochtones en général.
Nous pouvons donc dans une première approche définir le chamanisme comme étant l’ensemble des pratiques spirituelles primordiales des peuples premiers et indigènes.
Une question se pose alors : est-ce que les similitudes entre les croyances des différents peuples justifient vraiment de les placer sous une même bannière, de les relier entre elles.
La réponse est claire : oui, c’est tout à fait pertinent.
Les points communs sont d'ailleurs tellement nombreux entre les différentes pratiques chamaniques qu’il peut parfois être compliqué de différencier deux traditions, qui pourtant seraient séparées par des milliers de kilomètres l’une de l’autre.
Nous savons maintenant ce qu’est le chamanisme, mais une seconde question nous vient rapidement à l’esprit : c’est quoi un chaman alors ?
Vous devez vous en douter, le terme a bien évolué depuis sa création.
Alors qu’à la base, il servait à décrire les guides et chefs spirituels des tribus restées fidèles au chamanisme de leurs ancêtres, le mot « chaman » set aujourd’hui à décrire n’importe quelle personne possédant suffisamment de sagesse, de connaissances ou de pouvoirs mystiques que pour pouvoir les transmettre ou en faire profiter les autres.
Ainsi, dans les cultures traditionnelles, les chamans sont souvent des prêtres, des conseillers et des guérisseurs, mais aussi des magiciens, des voyants et des artistes.
Croyances de bases du chamanisme
Concrètement, le chamanisme est basé sur quelques principes simples desquels des idées et mises en pratique plus complexes peuvent émerger.
Le premier de ces principes veut qu’une suffisamment grande connaissance du monde puisse permettre d’accéder à des sens, des états et même des mondes auxquels nous n’avons pas accès normalement. Nous parlons ici de transes mystiques ou de voyages chamaniques par exemple.
Une autre idée de base est celle que les esprits existent, et qu’ils vivent dans un monde particulier qui parfois peut se mélanger à celui des humains. Plus précisément, les chamans vont pouvoir interagir avec le monde des esprits afin de modifier la réalité, d’obtenir des visions prophétiques ou encore de demander des guérisons.
Un autre point essentiel est l’idée que tout ce qui arrive à un individu est « autogénérée ». Cela veut simplement dire que toutes les expériences que nous vivons sont à la base façonnées par notre être intérieur, puis par les énergies et vibrations qu’il renvoie au monde. Ce constat vient d’un autre qui décrit l’être humain comme une expression pure de l’univers qui s’exprime alors à travers lui, et vice-versa.
Lorsque vous mélangez ces trois points, vous arrivez à la conclusion qu’il pourrait être possible d’accéder à d’autres domaines de consciences, de modifier notre réalité et de pouvoir bénéficier des énergies primordiales de notre monde sous une forme ou sous une autre.
Ce sont d’ailleurs précisément ces conclusions auxquelles arrive le chamanisme.
Les mettre en pratique dans le réel
Avant que nous parlons de comment ces idées sont mises en pratiques, il y a une chose que vous devez absolument comprendre.
Selon les principes chamaniques, chaque être humain est entièrement responsables de son état, de ses humeurs et des énergies qui vivent en lui. Chacun est aussi maitre de la relation qu’il entretiendrait avec les esprits (des plantes, des animaux ou même des anciens).
Il est donc inadmissible de laisser sa vie spirituelle de côté et de s’en remettre à un chaman qui ferait tout le travail à notre place. Cela ne marche pas comme ça.
Même si les chamans possèdent forcément des facilités à réaliser certains rituels, voyages, etc… Ils ne pourront pas les faire à votre place !
La pratique du soin et de la guérison
Les chamans travaillent (en règle générale en tout cas) selon des principes plus spirituels que la plupart des autres soignants.
Selon leur point de vue, une véritable guérison totale ne peut en effet simplement pas ignorer cette part de l’être humain sous le seul prétexte qu’elle ne serait pas immédiatement visible. En d’autres termes, le chamanisme voit la bonne santé comme un état physique, forcément, mais également énergétique, psychique et spirituelle.
Il est également intéressant de noter que, selon le principe de responsabilité personnel cité plus tôt, tout chemin de guérison débute forcément par une volonté personnelle et une certaine forme d’autoguérison de l’être.
Ainsi, même si certaines cérémonies ou rituels peuvent aider, le gros du travail devra venir de vous, et nous du chaman qui vous servira alors simplement de guide.
La plus grande aide qu’il pourra apporter sera certainement d’aider le malade à retrouver un état d’équilibre et d’harmonie propice à l’enclenchement de ce dit processus de soin.
Pour que le phénomène fonctionne, il faudra toutefois remplir une condition : le patient doit là encore être impliqué et adopter une posture active tout au long des rituels.
En combinant des pratiques millénaires, le pouvoir de certaines plantes et ceux des esprits, les guérisseurs chamaniques sont en tout cas reconnus pour leurs capacités depuis fort longtemps.
La place de l'animal totem...
Un animal totem est une sorte de représentation symbolique de votre personnalité profonde.
Nous sommes tous différents, et possédons tous des qualités et défauts qui nous sont propres. Dans la tradition chamanique, ces traits de caractères nous relient à certaines espèces d’animaux (nos animaux totems) d’une manière très intime.
En fait, certains font de ce lien avec leur animal totem un véritable mode de vie. Il est vrai que rencontre notre espèce liée (cela peut se faire un cours de voyage chamanique, mais aussi de simples exercices de méditation ou de visualisation) est un évènement assurément marquant.
Plus intéressant encore, nos animaux totems peuvent nous guider durant nos séances de chamanisme. Ils servent d’ailleurs depuis la nuit des temps aux hommes et femmes capables de se relier à eux.
Nous pouvons par exemple citer les chasseurs du Néolithique, qui traquaient leurs proies à travers les yeux d’oiseaux, des voyants qui, aujourd’hui encore, se servent de leurs animaux totems pour en apprendre plus sur le passé ou le futur, ou encore de simples méditants qui trouvent la bonne voie dans leurs méditations par leur appui.
...et celle des guides spirituels
Le concept d’animal totem est une chose dans le chamanisme, mais celui de guide spirituel en est une autre. Même si les deux idées sont assez proches, il existe des différences entre elles qu’il est bon de soulever.
Alors qu’un animal totem correspond vraiment à une expression de notre être profond, un guide spirituel, lui, sera beaucoup plus détaché de nous.
En réalité, les chamans rencontrent bien plus souvent de guides spirituels que d’entités de l’autre type car, même si les liens qui les relient à eux sont forcément plus ténus, ils sont également plus nombreux et peuvent donc forcément exprimer des idées et concepts plus variés.
Forcément, cela ouvre plus de possibilités, notamment celle de recevoir (ou plutôt d’interpréter) des messages plus complexes que les voyageurs ramèneront alors à leur communauté.
De plus, alors qu’un animal totem aura toujours les traits (ou en tout cas certains) d’un animal, tandis que les guides spirituels auront des formes beaucoup plus variées. Cela va d'espèces d’humanoïdes, à de purs esprits, énergies ou phénomènes naturels.
La façon de communiquer également peut être assez différente. Alors que la rencontre avec des animaux totems prendre d’ordinaire une forme de discussion, certains guides spirituels partageront à travers des sortes de symbioses ou de « fusions » avec l’esprit du chaman.
La transe : véritable voyage chamanique
Les transes et voyages spirituels constituent une part essentielle du chamanisme, et sans doute aussi celle qui attire le plus de personnes à cette forme de spiritualité.
Nous allons ici brièvement tenter de répondre à certaines des questions qui reviennent le plus souvent à ce sujet.
La plus commune est sans doute celle-ci : mais où va-t-on durant ces transes chamaniques ?
Monde des esprits, autre monde, espace onirique… Les appellations sont nombreuses et varieront selon la tradition à laquelle vous vous rattachez, mais toutes renvoient à la même réalité.
Il semblerait (c’est en tout cas une croyance répandue) qu’il existe une sorte de monde parallèle où résideraient des êtres purement spirituels, monde auquel notre esprit peut parfois accéder. Assez semblable à un rêve, ce monde serait fait de paradoxes, de choses en apparence impossibles et d’un symbolisme profond.
Voici une autre question qui revient assez souvent : comment faire pour réussir un tel voyage ?
Alors qu’un chaman fort de plusieurs années d’expériences y arrivera relativement facilement, cela peut s’avérer plus complexe pour les jeunes adeptes.
Il n’existe malheureusement pas de recettes magiques à ce sujet… Une chose toutefois est à savoir : lorsque vous serez près, le voyage viendra à vous de lui-même.
N’essayez donc pas de l’atteindre à tout prix, mais travaillez plutôt à acquérir la sagesse et la philosophie nécessaires au bon déroulement de votre vie terrestre.
Quelques outils du chamanisme
Qu’il s’agisse de guérison, de rencontre avec votre animal totem ou de voyage chamanique, les pratiquants ont de nombreux outils à leur disposition pour parvenir plus rapidement à leurs fins.
C’est précisément de ces objets dont nous allons parler maintenant.
Le tambour
Le tambour est un instrument puissant capable de produire des rythmes profonds et réguliers dans les vibrations particulières ont de véritables effets sur les êtres vivants.
Associés à l’énergie de la terre, ces sons palpitants sont utilisés par les chamans depuis la nuit temps.
Nous avons tous en tête cette image de tribus réunies autour du feu, dansant frénétiquement autour du feu au rythme des tambours frappés par des prêtres en tenues traditionnelles. Eh bien cette image n’est pas si éloignée de la réalité que cela.
Les façons de profiter de tambours chamaniques sont nombreuses et les bienfaits que vous pourrez en retirer se révèlent très variés. En particulier, il existe plusieurs types de tambours qui auront des effets bien différents.
Les énormes tambours, au son très grave et profond, serviront par exemple à la relaxation, au réancrage dans le réel et la stabilisation des individus.
Les modèles plus petits (nous pouvons penser aux tambours portatifs utilisés depuis des millénaires, serviront pour leur part à l’élévation de la conscience vers de plus hautes sphères et à la régulation du taux vibratoire.
Le hochet
Dans la même optique que le tambour, certains chamans peuvent utiliser des hochets. Attention, nous ne parlons pas ici de jouets d’enfants mais bien d’outils puissants faisant pleinement partie du chamanisme…
Le principe restera ici le même que pour le tambour (et que pour n’importe quel instrument de musique en fait) : ce sont les vibrations qu’ils produisent qui travailleront directement avec celles qui parcourent notre corps.
Apparemment, il serait également possible de rediriger les énergies avec les hochets chamaniques et de la transformer en des formes plus concrètes (un peu comme un magicien le ferait avec sa baguette, enfin vous voyez l’idée). Pour notre part, nous avons un peu du mal à le croire, mais c’est en tout cas ce que de nombreux pratiquants nous ont dit.
S’il y a par contre une chose de sûre quant au hochet, c’est qu’il peut permettre de purifier les lieux où il est utilisé et de créer des atmosphères propices aux prières, méditations et rituels chamaniques en tout genre.
Les plantes « médicinales »
Le sujet est ici vraiment épineux. (C'est le cas de le dire.)
Les plantes ont toujours constitué une part importante des pratiques spirituelles primitives. Nos ancêtres à tous s’en servaient à longueur de journée et, aujourd’hui encore, certains herboristes perpétuent des traditions parfois millénaires.
Lorsqu’elles servent à soigner, à détendre ou nourrir, les plantes ne posent pas trop de débat et sont facilement acceptés par tous.
Quand par contre nous parlons de substances hallucinogènes, là par contre la chose est différente !
Ayahuasca, mandragore, iboga, peyotl : de nombreuses substances classées comme psychotropes (et donc rendues illégales dans la plupart des pays) font pourtant partie d’une pharmacopée ancienne.
Nous ne vous incitons ici bien entendu pas à consommer ce genre de plantes (ce qui serait de toute façon complètement interdit par la loi), mais vous informons simplement sur le sujet.
Ainsi, les plantes psychoactives sont utilisées pour accéder à certaines visions, pour communiquer avec des entités énergétiques, pour guérir de blocages émotionnels, ou encore pour accéder au fameux « autre monde » dont nous avons parlé plus tôt.
Le chamanisme dans le monde
Il y a un point que nous avons évoqué en introduction mais qui est absolument essentiel pour bien comprendre le chamanisme : nous parlons ici d’une forme de spiritualité que partagèrent autrefois tous les peuples de la terre.
Ce n’est pas pour rien qu’autant s’intéressent au sujet, espérant y trouver une forme de sagesse primordiale, une vision du monde originelle qui leur permettrait d’accéder à des vérités cachées.
Vous l’aurez également compris : nous ne parlons pas tant ici d’une religion fixe (possédant des dogmes, des règles, etc) que d’une relation au monde.
Or, la relation au monde est forcément différente en fonction de l’environnement dans lequel vit un individu. Un Indien d’Amazonie ne développera sans doute pas la même pensée qu’un Mongol des steppes.
Pour ces deux raisons principalement, nous allons maintenant passer en revue quelques endroits du monde où le chamanisme est encore présent.
Les origines du Taoïsme chinois
La Chine a une histoire longue et complexe.
Selon la plupart des historiens, elle débute il y a environ 5000 ans lorsqu’un peuple décida de s’installer le long des rives du fleuve Jaune.
Connus sous le nom de « Wu », ce peuple primordial de l’empire du Milieu possédait une caractéristique (très commune à l’époque, mais soit) : ils pratiquaient le chamanisme.
La mythologie chinoise est ainsi marquée de héros capables de communiquer avec les plantes ou les animaux, de voyages spirituels hors des corps, etc.
Les chamans de la Chine des premiers temps connaissaient ainsi les pouvoirs des chants, des danses, des transes et des rituels primordiaux.
Plus intéressant encore, de nombreux spécialistes décrivent le Taoïsme (cette fameuse philosophie chinoise basée sur les enseignements de Lao Tseu) comme un descendant direct des croyances chamaniques chinoises.
Pour nous être intéressé à la question, nous pouvons vous dire que cela est tout à fait plausible.
Les chamans nomades des steppes de Mongolie
La Mongolie est composée de vastes steppes balayées par les vents et où le ciel semble s’étendre à perte de vue.
Les hommes et femmes qui y habitent vécurent longtemps un mode de vie nomade et, tout aussi longtemps, suivirent une spiritualité chamanique.
La religion traditionnelle qui s’y pratiquait autrefois reposait sur les principes que nous avons vus ensemble dans cet article, mais y ajoutait un élément clé : la croyance très forte en des esprits invisibles vivants dans notre monde.
Plus que d’autres peuples, les Mongols ont ainsi attribué tout un tas de phénomènes naturels à ces êtres invisibles.
Qu’un troupeau soit frappé par la maladie, qu’une femme meure en couche ou qu’une bataille importante soit perdue : c’était forcément le coup d’un démon.
Qu’un chef ait un héritier, que la saison soit bonne ou la nature abondante : des esprits bienveillants devaient en être la source.
Les chamans mongols ont ainsi pu pratiquer tout un tas de rituels et de cérémonies remplies d’offrandes visant à s’attirer la faveur de ces êtres.
La Sibérie, terre des chamans du grand Nord
Assez semblable à la Mongolie, la Sibérie se caractérise en grande partie par une terre difficile et de grandes étendues vides… le froid mordant de l’hiver en plus !
Cette particularité écologique a bien longtemps empêché les hommes de s’y sédentariser, obligeant les tribus qui y vivaient à conserver leur mode de vie nomade jusqu’à tout récemment.
Entre chasse, pêche sous la glace et élevage de rennes, les façons de subsister existent en Sibérie, mais implique des conditions de vie rudes.
Cela se ressent assez bien dans le chamanisme pratiqué dans la région et, même si ces pratiques ont été combattues par le régime soviétique dès ses premières années, certains peuples ont su conserver leurs traditions.
Les Bouriates du Lac Baïkal par exemple sont encore nombreux à pratiquer de rituels chamaniques plusieurs fois l’année lors de grandes fêtes populaires.
Plus au nord, de nombreux clans pour leurs parts voient encore des chamans officier en leur sein, notamment dans des buts de communication avec les esprits et guérison.
Les cultures amérindiennes
Nous avons tous en tête l’image des Indiens d’Amérique construisant leurs villages autour de grands totems en forme d’animaux.
Leur spiritualité, souvent nommée « totémisme », n’est en fait ni plus ni moins qu’une forme de chamanisme !
Bien entendu, parler de chaman pour décrire un sage d’une tribu amérindienne n’est pas correct (ce type n’étant pas issu de leur langue), mais les idées derrières restent plus ou moins les mêmes.
De fait, les principales caractéristiques des croyances chamaniques se retrouvent dans celles des différents clans : présence d’un monde où vivent les esprits, animal totem, capacité à voyager hors du corps, importance des plantes, etc.
Ainsi, même si de nombreux peuples furent évangélisés et convertis au Christianisme par les missionnaires européens, tout un tas d’autres ont conservé leur tradition qu’ils perpétuent aujourd’hui encore.
Chamanisme et paganisme en Europe
Lorsque nous parlons des chamans, nous pensons instinctivement à des prêtres en tenues faites de peaux, d’os et de fourrures, dansant sur le son exotiques de tambours… Cela est assez réducteur et ne correspond pas exactement à la réalité.
Les principes chamaniques peuvent en effet s’exprimer sous de nombreuses formes et, comme dit dans le titre de ce paragraphe, le paganisme autrefois pratiqué en Europe peut être inclus dedans.
Avant l’arrivée de la religion chrétienne sur le continent, les Européens étaient nombreux à pratiquer le Chamanisme. Même si de nombreuses différences existent, les religions païennes des Celtes ou des Germains possédaient à peu près toutes les caractéristiques qui font d’une spiritualité une forme de chamanisme.
Faire un parallèle entre les druides gaulois et les chamans amazoniens ou mongols est ainsi sans doute un peu oser mais, dans leur essence, étaient-ils vraiment si différents ?
Afrique, chamans et savoir des anciens
L’Afrique est un continent large et il est assez compliqué de décrire ses croyances tellement elles peuvent être différentes.
Il est toutefois intéressant de noter comment, d’un bout à l’autre du continent, des peuples ont pu partager certaines idées propres au chamanisme.
Si nous prenons l'exemple des Dogons du Mali, nous voyons immédiatement la notion de sortie du corps et de transe mystique.
Les Anciens Égyptiens ont pu utiliser certaines plantes (notamment une espèce de lotus) pour atteindre des états de conscience modifiés lors de rituels initiatiques.
En Afrique du Sud, des traces archéologiques attestent de rituels de guérison et de divination particuliers.
La liste pourrait être longue, mais vous avez compris l’idée.
Néo-chamanisme : l’expression moderne d’une pensée millénaire
Nous voulions finir cet article par un des points les plus importants : le néo-chamanisme.
Mot assez récent, le « néo-chamanisme » désigne simplement la mise en pratique actuelle des principes chamaniques.
Eh oui, cet article a parlé de groupes ethniques anciens, de traditions millénaires et d’une relation au monde sans doute aussi vieille que l’humanité, mais a un peu laissé le caractère contemporain du chamanisme de côté.
Il existe pourtant aujourd’hui encore de véritables traditions initiatiques.
Bien que certaines ne soient accessibles qu’après de longues initiations, l’ingestion de substances douteuses ou des vols de plusieurs milliers de kilomètres (le néo-chamanisme est particulièrement influent en Amérique du Sud), d’autres sont sans doute plus accessibles que ce que vous ne pensez.
Le phénomène se développa en fait dès la moitié du 20ᵉ siècle dans un Occident en perte de repères, et où certaines croyances ont pu remplir un creux spirituel laissé vacant par la modernité. C’est ainsi principalement dans les traditions d’Amazonie ou d’Amérique centrale que le néo-chamanisme a trouvé ses racines.
Attention toutefois, nous avons un dernier conseil à vous donner : il peut être facile d’être mis en erreur, tellement les faux chamans pullulent aujourd’hui. Entre un New Age creux et des pratiques traditionnelles millénaires, il n’y a parfois malheureusement qu’un pas.
Pour aller plus loin
Voici quelques collections de notre site qui devraient vous parler si vous avec apprécié cet article :
- Une sur le paganisme : nous l’avons évoqué mais, oui, de nombreux points communs existent entre ces deux formes de religiosité.
- Une autre dédiée à l’herboristerie : car le pouvoir des plantes guérisseuses est reconnu par le chamanisme.
- Une collection consacrée au Brésil : nombre des objets qui s’y trouvent sont en fait issus des cultures primitives d’Amazonie.
Voici en outre d’autres ressources externes qui ont pu inspirer la rédaction de cet article ou, au contraire, qui creusent certains points selon des angles différents :
- Un article assez intéressant sur les plantes utilisées par les chamans.
- Une réflexion du blog de médiapart sur le polythéisme et l'animisme, car ce que nous avons vu est intiment lié à ces façons de voir le divin.
- La page Wikipédia de Pachamama, une déesse de l'Amérique précolombienne qui exprime assez bien le lien entre nature et pratique chamanique.