Daikoku : découverte du Dieu Japonais de la Richesse
Si vous êtes fan du Japon, sans doute avez-vous déjà entendu parler de Daikoku (ou de Daikokuten, en version longue).
Cette divinité japonaise, associée à la chance et à la prospérité, est en effet l’une des plus populaires de la culture nippone. Entre Tokyo et Osaka, vous le retrouverez un peu partout dans les temples de l'archipel nippon.
Mais en fait, est-ce que Daikoku a toujours été si bien vu ?
Quelle est son histoire ? Et ses origines ?
Quel message porte-t-il et comment puis-je en bénéficier ?
Toutes ces questions, nous allons maintenant y répondre ensemble.
Table des matières :
Et donc, qui est Daikoku ?
Au fil du temps, les attributions de Daikoku n’ont fait qu’augmenter.
Pour directement rentrer dans le vif du sujet, en voici une liste des métiers et activités placées sous sa protection :
- l’artisanat
- l’agriculture et la meunerie
- la cuisine japonaise
- l’alimentation (notamment les magasins et grandes surfaces)
- le commerce
- le ménage et l’entretien des bâtiments
- les secteurs bancaires et financiers
Nous voyons à travers ces patronages que Daikoku est vu comme un personnage « pratique » associé aux tâches de la vie quotidienne. Des images et représentations en son d’ailleurs souvent affichées dans les cuisines et les salles d’entretien des temples japonais.
Son lien avec la nourriture est sans doute le plus fort. De nombreux restaurants de sushis lui vouent un culte particulier, tout comme les fabricants de saké ou de soupe mosi.
Au niveau de la façon de le représenter d’ailleurs, Daikoku est souvent montré portant un chapeau sur la tête et un grand sac sur son épaule. Il tient également un maillet en bois dans un de ses mains et est souvent accompagné de pièces d’or.
Selon la légende, son maillet sera en fait un outil magique connu sous le nom de « Uchide-no-Kozuchi ». Daikoku s’en servirait pour littéralement « créer de la richesse » et exaucer les vœux d’enfants qui le lui demandent.
Autre élément associé à la richesse, son expression faciale bienveillante, décrite au Japon sous le nom de « fukutokuso », souligne encore plus ce trait de la divinité.
Parfois aussi, les représentations de Daikoku nous le montre accompagnés de rats. Contrairement à l’image que nous pouvons en avoir, ces animaux sont plutôt vus en Asie comme des signes de prospérité. (S’il y a des rats dans un village, cela signifie aussi qu’il y a du grain et de la nourriture.)
C’est clair : la mythologie japonaise est vraiment passionnante. Si d’ailleurs vous cherchez des objets et accessoires issus de cette culture millénaire, vous cliquez donc sur le lien pour découvrir notre collection dédiée au pays du Soleil levant.
Histoire et origines
Les origines de Daikoku sont en réalité très discutées, même par les historiens.
Le point de vue majoritaire voudrait qu’il ait découlé d’une divinité hindoue connue sous le nom de Mahakala. Les Indiens considèrent cette déesse brahmanique au corps bleu et à la chevelure noire comme la maitresse de la procréation. Ses statues sont ainsi souvent placées dans les temples dédiés à la fécondité.
Cela parait toutefois bien éloigné des attributs de notre Daikoku…
Les spécialistes répondent à cela qu’en traversant la Chine et les montagnes de l’Himalaya, certains dieux et personnages de la mythologie peuvent changer de caractère.
Toute l’explication serait longue et complexe mais, pour faire simple, le raisonnement est que pour pouvoir procréer, il faut avoir suffisamment de réserve que pour nourrir les petits à naitre, et donc qu’il fallait protéger les stocks de nourriture.
Ce serait ainsi qu’en Chine d’abord, Mahakata ait été assignée à la tâche de garder les provisions des temples et monastères.
Une fois arrivée au Japon, elle aurait alors « fusionné » avec une autre divinité locale connue sous le nom de d’Okuninushi afin de créer Daikoku tel que nous le connaissons.
Comme nous vous l’avons dit, il existe toutefois d’autres avis sur la question.
Les Bouddhistes des écoles zen et mikkyo par exemple considèrent Daikoku comme un dieu primaire propre à la culture japonaise, et plus précisément comme l’un des « tenbu » (des dieux habitants le ciel). Eh oui, dans le Japon impérial, le Bouddhisme était très présent dans les mythes.
La tradition shinto, elle, identifie Daikoku au grand héros légendaire Ōkuni-nushi, dont le nom une fois écrit en chinois se prononce Daikoku.
Les sept dieux de la chance au Japon
Comme nous venons de le voir, Daikoku fait partie de ces personnages à l’histoire trouble.
Il est donc assez compliqué de comprendre pourquoi, mais le fait est qu’il fut le membre d’un groupe de sept divinités connu sous le nom de « Shichifukujin ».
Ces dieux de la chance sont en réalité très populaires dans la culture japonaise et à peu près tout le monde les connait sur l’archipel.
Certains affirment qu’ils auraient émergés par le mélange des croyances bouddhistes, shintos et taoïstes. En tout cas, une chose est sûre : ils forment une plutôt belle équipe !
Voici d’ailleurs une liste des sept membres du Shichifukujin ainsi que de leurs principales attributions :
- Hotei : l’abondance et la bonne santé
- Jurojin : la sagesse, la longévité et le bon sens
- Fukurokuju : le bonheur et la joie
- Bishamonten : la guerre, les combats et la défense active contre le mal
- Benzaiten : les connaissances, les arts et le savoir
- Daikokuten : la richesse, le commerce, la cuisine et l’agriculture
- Ebisu : la pêche et le marchandage
Certains d’entre eux sont d’ailleurs au moins aussi célèbres que Daikoku. Jurojin (dont vous trouverez une description ici) et Ebisu (dont voici la page Wikipédia) par exemple sont particulièrement vénéré dans certains coins du Japon d'aujourd'hui.
Bref, c’est ainsi vers le 15ᵉ siècle que notre joyeuse troupe fut créée.
Très clairement, lorsque nous voyons ce que chacun de ces dieux japonais peut nous apporter, nous ne pouvons voir d’un bon œil.
Ce n’est donc pas pour rien qu’ils accompagnent notre Daikoku : chacun d’entre eux complète plutôt bien ce qu’il nous apporte déjà et, ensemble, ils peuvent nous aider dans à peu près chaque domaine de notre vie.
Pour finir notre article en beauté, voici une dernière anecdote. La coutume au Japon voudrait que chaque année, pour le nouvel an, les Shichifukujin traversent le Japon sur un bateau rempli de trésors (appelée le « Takarabune ») afin de les distribuer aux quatre coins du pays.