Découvrez la Légende de la reine de Saba et du roi Salomon

Judaïsme, Christianisme, Islam : la reine de Saba est une figure présente dans de nombreuses religions.

Immortalisée dans la Bible et le Coran, célébrée dans les œuvres musicales et les peintures de l’Antiquité jusqu’à nos jours, cette femme mystérieuse présente un caractère semi-légendaire qui la rend passionnante pour nombre d’historiens.

Présentée comme une puissante reine qui aurait visité le roi Salomon accompagné des montagnes d’or et de présents, la reine de Saba est devenue l’un des principaux sujets de légendes. Cela est vrai dans la culture orientale, mais aussi européenne et africaine.

Mais en fait, qui était cette reine ?

Et d’où venait-elle précisément ?

Quels messages peut-elle bien cacher ?

Comme nous allons le découvrir ensemble, ces questions, aujourd’hui encore, sont laissées en suspens.

Table des matières :

La légende de la reine de Saba dans la Bible

La version éthiopienne

La reine de Saba dans le Coran

Autres points de vue

Qui était vraiment la reine de Saba ?

Ressources supplémentaires

Découvrez cet article au format vidéo

Bible chrétienne ouverte sur table, à la page contenant la légende de la reine de Saba.

La légende de la reine de Saba dans la Bible

Selon la Bible et la Torah, il fut autrefois en terre d’Israël un roi nommé Salomon.

Reconnu de tous pour sa fortune, sa sagesse et ses qualités de philosophes, il nous est couramment présenté par l'Ancien Testament comme l’un des plus grands chefs de tous les temps. Il est celui qui bâtit le temple de Salomon et qui offrit un royaume au peuple hébreu, aux filles et fils de Dieu (ou Jéhovah dans la Torah).

En effet, selon les Écritures, Salomon demanda à Dieu de lui offrir la sagesse nécessaire à la bonne gouvernance de son peuple, les Hébreux. Cela lui fut accordé, ainsi que d’abondantes richesses et une renommée qui le fit connaitre bien au-delà de ses frontières.

La visite de la reine au souverain d’Israël

C’est ainsi qu’une souveraine étrangère entendit un jour parler de lui : vous devez vous en douter, nous parlons bien ici de la reine de Saba.

Curieuse d’en apprendre plus sur celui que tous considéraient comme le roi modèle, elle décida de se rendre à Jérusalem pour rencontrer Salomon. Plus précisément, elle voulait tester la sagesse réputée infinie du roi, et prépara donc avec ses conseillers une série de devinettes censées le tester.

La reine de Saba n’avait toutefois pas fait le chemin les bras vides.

Comme nous l’enseigne la Bible :

« Elle arriva à Jérusalem avec une suite fort nombreuse, et avec des chameaux portant des aromates, de l'or en très grande quantité, et des pierres précieuses […]

Elle donna au roi cent vingt talents d'or, une très grande quantité d'aromates, et des pierres précieuses. Il ne vint plus autant d'aromates que la reine de Saba en donna au roi Salomon.

Les navires de Hiram, qui apportèrent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi d'Ophir une grande quantité de bois de santal et des pierres précieuses. » - I Rois 10:2-10

La sagesse légendaire de Salomon

Comme prévu donc, la reine lui posa également quelques énigmes.

Nous pouvons nous y attendre mais, oui, le roi Salomon sut y répondre aisément. Le roi hébreu possédait la sagesse des prophètes et celle de la parole de Dieu.

Cela ne manqua d’impressionner la reine de Saba, comme nous pouvons le voir dans ce second extrait biblique :

« Elle se rendit auprès de Salomon, et elle lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur.

Salomon répondit à toutes ses questions, et il n'y eut rien que le roi ne sût lui expliquer.

La reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon, et la maison qu'il avait bâtie. » - I Rois 10:2-4

La source d’une conversion royale

Il est intéressant de noter que ce passage est aussi teinté d’un début de conversion de la part de la reine de Saba, comme nous le voyons bien ici :

« Heureux tes gens, heureux tes serviteurs qui sont continuellement devant toi, qui entendent ta sagesse!

Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui t'a accordé la faveur de te placer sur le trône d'Israël ! C'est parce que l'Éternel aime à toujours Israël, qu'il t'a établi roi pour que tu fasses droit et justice. » - I Rois 10:8-9

Ce récit que nous venons de découvrir ensemble constitue la version officielle mentionnée dans la Bible, la seule sur laquelle les historiens ont pu se mettre d’accord.

Il existe toutefois d’autres traditions, que nous allons maintenant évoquer ensemble.

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La version éthiopienne

Dans de nombreuses cultures d’Afrique de l’Est, et en particulier en Éthiopie, la reine de Saba est présenté comme une femme originaire de la région.

Le Kebra Nagast, l’épopée nationale éthiopienne qui compte la création du pays, nous en parle en effet comme d’une figure éminente.

En clair, le Kebra Nagast apporte quelques précisions à notre légende qui, bien que discutables sur un plan purement historique, nous en apprennent beaucoup sur la culture éthiopienne.

La liaison entre le roi Salomon et notre reine

Ce récit nous dit en effet que la reine de Saba aurait séjourné quelque temps chez le roi Salomon avant de repartir chez elle. Étant une femme célibataire, elle avertit le roi de ne pas la toucher. Il lui répond qu'en échange, elle ne devrait rien prendre chez lui.

La première nuit toutefois, l’air sec d’Israël avait asséché la gorge de la reine, qui se levât pour aller chercher un verre d’eau. Peu de temps après, Salomon vint la confronter et lui fit remarquer que, vu qu’elle avait rompu son accord, lui aussi était libéré du sien.

Un roi naquit de leur union

Les deux souverains passèrent ainsi lui nuit ensemble et, lorsqu’elle revint dans son royaume, la reine de Saba vit qu’elle était tombée enceinte. Elle éleva ainsi l’enfant, un fils qu’elle nomma Menelik, et en fit un grand roi.

Alors qu’il avait grandi, Menelik décida de partir rencontrer son père en Israël. À son retour, il revint avec l’un des trésors les plus précieux imaginables : l’Arche d’Alliance, le texte originelle sacré contenant les dix commandements transmis par Dieu à Moïse.

Selon la tradition éthiopienne, ce bien d’une valeur inestimable se trouverait donc aujourd’hui encore en possession des souverains de la famille royale éthiopienne.

Deux chevalières musulmanes et un pendentif au sabre Zulfikar

La sage tradition de l'Islam

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La reine de Saba dans le Coran

L’autre version majeure de la légende de la reine de Saba se trouve dans le Coran. La tradition musulmane possède toutefois des différences majeures avec les versions que nous venons d’évoquer ensemble.

Déjà, la reine de Saba y est plutôt connue sous le nom de Bilqis. Salomon, lui, sera plutôt appelé Soliman.

Le roi des Juifs de plus, non content d’avoir obtenu sagesse et richesse, possédait le don divin de parler aux démons, aux djinns et aux oiseaux.

Une reine riche, mais infidèle

Selon cette version de la légende donc, Salomon apprit un jour d’un de ses oiseaux messagers que vivait dans un royaume lointain une puissante reine qui n’adorait point Dieu, mais des idoles et le Soleil.

Cette reine, de plus, possédait suffisamment de richesse que pour pouvoir s’asseoir sur un trône d’or. Qu’importe tout cela, notre roi décida de lui envoyer une lettre, lui demandant fermement de renoncer à ces pratiques païennes.

La reine répondit avec toute la courtoisie d’un monde qu’elle refuserait. De plus, elle envoya des montagnes de cadeaux, sans doute dans l’idée d’amadouer le roi Salomon et de s'attirer sa bénédiction.

Incorruptible, le souverain d’Israël décida d’inviter la reine de Saba en personne pour avoir une petite discussion avec elle.

Un roi bien sage

Peu avant son arrivée, Salomon se souvint que la reine possédait un trône d’or. De plus, elle avait tenté de l’adoucir avec des cadeaux purement matériels.

Dans sa grande sagesse mystique, il comprit ainsi qu’il avait à faire à une personne vénale et matérialiste, qui ne serait impressionnée que pour la démonstration de richesses.

C’est alors qu’il convoqua un djinn, à qui il demanda de lui apporter une copie du trône de la reine de Saba, chose que l’esprit accepta. Ce siège royal fut installé dans une salle au sol de cristal et, lorsque la reine arriva, Salomon l’invita à venir s’asseoir dessus, comme chez elle.

L’effet que cela lui fit était si intense, si puissant, qu’elle déclara :

" Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même: Je me soumets avec Salomon à Allah, Seigneur de l’univers " - Sourate 27:44

Juste une conversion ?

Le conte relaté dans le Coran s’arrête ici, au moment où la reine de Saba se convertit donc. Toutefois, certaines versions de l’histoire suggèrent qu’elle aurait été jusqu’à épouser le roi Salomon. La fin de l'idolâtrie serait donc allée de pair avec un accomplissement personnel...

Plus largement, la tradition musulmane a fait de la légende de la reine de Saba la base et le centre d’un vaste cycle de contes et de mythes.

Femme africain aux allures royales, assise sur un banc.

Autres points de vue

Nous avons vu ensemble les versions biblique, éthiopienne et musulmane de notre légende. Il en existe toutefois d’autres, plus tardives, qui mettent également en scène la bien mystérieuse reine de Saba.

Ainsi, certains moines chrétiens du Moyen Âge s’appuient sur le Nouveau Testament pour établir une descendance entre une « reine du Sud », évoquée plusieurs fois dans les versets des Évangiles, et la reine de Saba.

En règle générale, l’art religieux européen, en particulier la peinture, choisira souvent cette femme semi-légendaire comme sujet de ses œuvres, soit seule, soit accompagnée du roi Salomon, ou encore d'un prophète de la Bible hébraïque.

Notre souveraine est également particulièrement populaire chez les Coptes, ou Chrétiens d’Orient, comme nous le montre nombre de récits et de contes lui faisant allusion.

L’autre tradition majeure dans laquelle elle s’illustre est celle du Talmud. Ce livre sacré du peuple juif, pour sa part, s’oppose à l’existence d’une telle reine, et n’accepte de la voir que comme une allégorie, une figure représentant la richesse terrestre qui, même elle, reconnaissait le pouvoir du roi Salomon. Vous n'entendrez ainsi jamais (presque) jamais parler de la reine de Saba dans une synagogue ou un temple hébraïque.

Une branche toutefois du Judaïsme s'est penchée sur cette figure : il s'agit de la Kabbale. Branche mystique de la religion juive, la Kabbale est sombre et inclut sacrifice, rites presque païens et adoration interdite. En ce sens, nous vous déconseillons de la pratiquer.

Enfin, il peut également être intéressant de noter comment les Perses (sans doute influencer par la tradition juive) nous parlent de la reine de Saba comme d’une puissante magicienne, fille d’un roi chinois et d’une fée. Pour un Perse, entendre le nom de la reine de Saba évoque donc un personnage vaguement sémitique à l'aura presque magique.

Carte de l'Afrique et du Moyen-Orient, avec plusieurs pays pouvant être le royaume de Saba.

Qui était vraiment la reine de Saba ?

La Bible nous parle donc de la reine de Saba, oui, mais ne précise jamais ce qu’est précisément Saba.

Nous comprenons aisément qu’il s’agit d’un royaume, mais rien ne nous est dit quant à sa nature ou à son emplacement. Nombre de traditions, principalement celles issues du Coran, estiment que notre reine viendrait en fait du royaume de Sheba, autrefois situé dans le Sud de la péninsule arabique (Arabie et Yémen actuel).

D’autres, principalement les Chrétiens et les Éthiopiens, estiment plutôt que le royaume de Saba serait l’ancienne nom donné au royaume d’Éthiopie. En particulier, les partisans de cette hypothèse établissent Saba comme étant l’ancêtre du royaume d’Axoum, lui-même étant ancêtre de l’Éthiopie.

Même s’il est assez compliqué de départager ces deux points de vue, les historiens savent qu’il ne pourrait que difficilement s’agir d’un autre lieu. Quelques sources parlent de liens avec les pharaons égyptiens, avec Babylone ou la Mésopotamie, mais elles sont réellement minoritaires.

En effet, la reine de Saba apporta avec elle de nombreuses richesses lorsqu’elle vint visiter Israël, notamment de l’encens. Or, nous savons qu’à l’époque, l’encens n’était cultivé au Moyen-Orient que dans ces deux régions.

Malgré des décennies de travail d’historiens passionnés, le reste de la question, lui, reste encore un mystère. Archéologues, théologiens et exégètes pourront en tout y réfléchir de nombreuses années encore.

Ressources supplémentaires

Nous avons aujourd’hui découvert la légende extraordinaire d’une reine présente dans nombre de cultures et de spiritualités.

À ce titre, voici quelques collections de notre site qui leur sont liés :

Plus largement, voici quelques ressources externes qui vous permettront de creuses le sujet de notre légende :

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Découvrez l'auteur : Cyril Gendarme

Cyril Gendarme est un écrivain dont le site web "La Porte du Bonheur" est devenu une référence dans le domaine de l'ésotérisme. Né en Belgique, Cyril a été attiré par les mystères du monde depuis tout petit. Lorsque son intérêt pour l'occultisme a été éveillé, un sujet en particulier a ainsi capté son attention : les porte-bonheurs.

Après des années d'études et de recherches approfondies sur les traditions ésotériques du monde entier, Cyril a décidé de partager ses connaissances avec le public à travers internet. En 2019, il a lancé "La Porte du Bonheur", un site web dédié à l'exploration des porte-bonheurs, des symboles magiques et des arts ésotériques.

Le site de La Porte du Bonheur est bien plus qu'une simple vitrine pour les curieux de magie, de voyance ou de tradition. Il est le fruit de la passion de Cyril pour la recherche et la compréhension des mystères de l'univers. Chaque information disponible sur le site témoigne de son dévouement à partager ses connaissances sur les symboles les plus cachés, et leurs pouvoirs uniques.

En plus de son travail en ligne, Cyril organise régulièrement des ateliers et des conférences dans différents pays. Sa présence sur les réseaux sociaux est également très appréciée, où il offre des conseils personnalisés et répond aux questions de sa communauté avec plaisir.