Dieux Mayas : comprendre une mythologie ancienne et oubliée
La mythologie maya est sans doute l’une des plus méconnues. Elle est pourtant très riche et, avec ses plus de 3000 ans d’histoire, elle a su créer des légendes et une vision du monde qui méritent que nous nous y intéressions !
C'est précisément ce que nous allons aujourd'hui faire en découvrant la personnalité, l'histoire et les messages cachés derrières les principaux dieux mayas.
Table des matières :
Considération sur les dieux mayas
Fait d’une succession de cycles (par la succession des saisons, mais aussi celle des royaumes et de dynasties), l’histoire maya est passionnante et exprime les particularités de ce peuple unique au monde.
Leur système de croyance était fondé sur une idée simple : une grande force universelle existait à l’intérieur de chaque être vivant, les reliant ainsi entre eux mais également au cosmos.
Pour les Mayas, cela était vrai pour les hommes, les animaux, les plantes… mais également les esprits et les divinités !
En fait, à peu près chaque dieu maya possède des aspects positifs et d’autres plus sombres car des énergies contraires s’opposent à l’intérieur d’eux. La distinction du bien et du mal est dès lors complexe, un peu comme dans la société maya elle-même.
C’est d’ailleurs ce dernier point qui va nous intéresser aujourd’hui : en comprenant les dieux mayas, nous pourrons mieux comprendre la mythologie et le monde de vie de ce peuple aujourd’hui disparu.
Ixchel : déesse maya de la lune et de la fertilité
Ixchel est une déesse maya de premier plan et, hier comme aujourd’hui, son culte a pu être l’un des plus importants du centre des Amériques.
Pour faire simple, cette divinité contrôle les cycles lunaires et la danse que fait l’astre de nuit autour de la terre. Pour un peuple passionné d’astrologie comme les Mayas, cela est déjà lourd de sens.
Plus important encore, Ixchel a la capacité d’apporter fertilité aux sols comme aux femmes. Les Mayas étant de grands agriculteurs, cette capacité à apporter de la vie aux sols rendaient Ixchel encore plus importante pour eux.
Les dieux mayas ont souvent des pouvoirs de protection en plus des domaines de la vie qui leur sont attribués.
Cela est vrai pour Ixchel, à qui il était souvent demandé de protéger les enfants en bas âge des maladies.
En tant qu’énergie fécondante, les sages-femmes mayas en avaient également fait leur divinité de tutelle.
Dernier point amusant à soulever : la façon de représenter Ixchel dépendait de la période lunaire.
Lorsque la nouvelle lune montait dans le ciel, les Mayas la dépeignaient sous les airs d’une jeune femme.
Une fois la pleine lune passée par contre, la déesse Ixchel était vue comme une vieillarde presque maléfique, alors lié à la destruction et à la mort de la nature.
Yum Kaax, dieu des plantes et des animaux
Grand dieu maya de la nature, Yum Kaax gouvernait les plantes, les animaux, les arbres et les forêts.
Nous pourrions donc nous dire qu’il devait être une sorte de dieu créateur. Ce n’est pas tout à fait le cas.
Yum Kaax était en fait le protecteur de la nature, celui qui lui permettait de se développer en veillant sur elle.
Il s’agissait donc aussi d’un dieu maya lié à l’agriculture et, d’une certaine manière, à la survie de l’humanité. Lors des premières récoltes de l’année, les tous premiers épis de maïs étaient souvent brûlés en offrande au dieu.
Bref, Yum Kaax était considéré comme un être bienveillant grâce à qui le peuple maya pu se développer.
Son côté négatif (car oui, rappelez-vous, tous les dieux mayas ont un moins une facette plus sombre) découle des choix qu’il a parfois à faire : lorsqu’un chasseur tire une flèche en direction d’un animal, il peut soit la guider et ainsi nourrir la famille de l’homme, soit rendre l’animal furieux pour protéger cette vie.
Avant de partir chasser, les Mayas faisaient donc souvent des sacrifices à Yum Kaax.
Au niveau de ses représentations, ce dieu maya était vu comme un beau jeune homme plein de vitalité au-dessus de la tête duquel trônait un épi de maïs.
Pour en apprendre plus sur ce dieu maya, voici une description d’Yum Kaax sous un autre angle.
Itzamná, le maitre du ciel et de tous les savoirs
Itzamná est sans doute le dieu maya le plus important de toute leur mythologie. En tout cas, c’était clairement le plus vénéré et le plus présent dans les cérémonies religieuses.
Fils direct d’Hanub Ku (le dieu créateur, nous allons en parler dans quelques instants), Itzamná est étroitement lié à Ixchel dont nous venons de parler.
Il est en effet le maitre du ciel et de tous les phénomènes qui peuvent s’y dérouler. Nous voyons facilement l’importance qu’il pouvait avoir pour les prêtres mayas, pour qui l’astrologie était d’une importance capitale.
Itzamná était d’ailleurs le dieu maya de sciences, du savoir et de la connaissance acquise par l’expérience.
Plus important encore, Itzamná possède des pouvoirs de création. Certaines légendes nous le présentent d’ailleurs comme le géniteur des tous premiers êtres humains.
La mythologie maya nous parle aussi souvent comment sa domination sur le monde découle non pas d’un pouvoir imposé mais bien de connaissances dont lui seul a le secret.
Vraiment, Itzamná est un dieu maya sur lequel se pencher !
Hunab Ku, dieu maya primordial
Pour les historiens spécialistes des cultures précolombiennes, la question d’Hunab Ku est un sujet épineux.
Tout-puissant, il aurait créé l’univers et tout ce qui s’y trouve (notamment les autres dieux mayas, ce qui en ferait une sorte de super-dieu).
Pour certains, le culte d’Hunab Ku ne fait aucun doute et, si nous en retrouvons moins de traces, c’est tout simplement car ce dieu maya n’était honoré qu’au cours de fêtes grandioses et donc beaucoup plus rares.
D’autres disent d’Hunab Ku qu’il n’aurait jamais vraiment été vénérée, et même qu’il serait une invention des missionnaires chrétiens.
La raison derrière cela est assez simple : pour éloigner les autochtones des anciens dieux mayas, il fallait créer un dieu tout-puissant (comparable au Dieu des Chrétiens), le faire adorer et progressivement remplacer tous les autres.
Le peu de traces et de représentations d’Hunab Ku sont le principal argument à cette théorie.
Ses détracteurs ont toutefois une réponse à apporter : cette divinité représentait un concept tellement puissant qu’il ne pouvait être dépeint sous une forme physique, d’où le manque de traces picturales.
Il n’existait en fait qu’une façon de le représenter : par son symbole, que vous retrouver ici sous forme d’amulette.
Kinich Ahau, dieu de la médecine et des jaguars
Le titre associé à Kinich Ahau est pour le moins étonnant…
Alors comme ça, le dieu maya de la médecine était également lié aux jaguars, des animaux somme tout assez dangereux ?
Eh bien oui !
De tous les dieux et esprits de la mythologie maya, Kinich Ahau possédait les plus grandes capacités de guérison. Ses prêtres officiaient d’ailleurs comme médecins, d’où la grande popularité de son culte à l’époque.
À côté de cela, Kinich Ahau régnait aussi sur les jaguars. Il faut savoir que ces animaux étaient vus par les Mayas comme les plus sacrés de tous.
Pour eux, les jaguars étaient de puissants vecteurs de magie et, même s’ils attaquaient parfois, en voir près des villages apportait chance et protection.
Certaines histoires nous expliquent comment Kinich Ahau se transformait en jaguar une fois la nuit tombée pour veiller sur les hommes.
Pour la petite ancedote, « Kinich Ahau » fut un titre royal porté par les souverains des royaumes mayas. Cela avait sans doute pour but de marquer leur lien direct avec le sacré.
Chaac, dieu maya de la pluie et des tempêtes
Les Mayas ont peuplé un territoire au climat tropical et sur lequel les pluies tombaient (très) fréquemment… tout comme les tempêtes.
Face à la puissance de ces phénomènes naturels, il est tout à fait normal qu’un dieu maya leur ait été attribué. C’était ainsi Chaac qui remplit cette fonction.
Forcément, il ne fallait pas chercher bien loin pour associer ce dieu aux récoltes et à la fertilité du sol.
Dans les premiers temps de la civilisation maya, Chaac était particulièrement vénéré, sans doute car les hommes redoutaient plus que toutes les catastrophes naturelles.
Sans technique de construction développée, une tempête pouvait être synonyme de ruine et même de mort de la communauté.
Souvent représenté avec un grand nez et deux défenses sur le devant de son visage, Chaac est assurément un dieu maya ambivalent, à la fois nourricier et destructeur.
En particulier, des traces de son culte furent retrouvées sur les champs de batailles et dans les temples où des sacrifices humains étaient réalisés.
Kukulkan, le grand serpent à plumes
Comme nous le montre cet article qui traite lui aussi du sujet, la plupart des religions précolombiennes nous parlent d’une même créature mythologique : un gigantesque serpent à plumes habitant le ciel et possédant de grands pouvoirs magiques.
Pour les Aztèques par exemple, cet être était connu sous le nom de Quetzalcoatl. Pour les Mayas, il s’agissait plutôt de Kukulkan.
Tout un tas de légendes nous parlent de comment Kukulkan créa l’eau et le vent par les simples mouvements de son corps.
D’autres décrivent comme il permit aux plantes de pousser sur un sol auparavant aride en lui apportant la vie.
Contrairement aux autres dieux mayas, il était plus vu comme un monstre que comme une divinité comme telle.
Il était pourtant autant vénéré que d’autres dieux majeurs, et ce dans toute l’Amérique centrale. Cela est tellement vrai que des pyramides entières furent érigées en son honneur !
Ah Puch, dieu de la mort et des ténèbres
La plupart des dieux mayas ont donc des côtés mauvais mais aussi d’autres plus lumineux.
Chez Ah Puch, il est assez compliqué de voir ce qu’il peut nous apporter de positif.
Associée à la mort, aux ténèbres, à la destruction et à la décomposition des cadavres, nous pourrions le comparer aux plus terribles des démons.
Il semblerait toutefois que les Mayas aient pu avoir une fascination étrange pour ce dieu, un peu comme s’ils cherchaient à travers lui à comprendre ce que cachait la mort.
Cela peut être assez difficile à comprendre pour nous, mais les cultures précolombiennes voyaient pour la plupart la mort comme un passage et non comme une fin en soi.
De plus, pour que de nouvelles vies puissent être créées, il faut que les anciennes soient détruites.
Ah Puch était donc paradoxalement le dieu maya de la mort, mais aussi celui des naissances.
Il exprime donc à merveille la façon dont les Mayas mettaient du bien dans le mal, et du mal dans le bien, et ce pour chaque élément de leur mythologie.
De nombreux autres dieux mayas mineurs
Nous vous avons ici présentées les principaux dieux mayas, ceux dont vous entendrez le plus souvent le nom et dont le culte fut le plus important.
Comme dans la plupart des mythologies, il existe toutefois des dizaines (sans doute même des milliers) d’autres divinités mineures qui, même si elles sont moins importantes, ont pu avoir un impact sur la pensée et l’imaginaire des Mayas.
Nous allons donc ici en faire liste (non exhaustive, cela va de soi) et vous présentez un résumé de leurs attributions :
- Ah Cun Can : le dieu de la guerre
- Ah Muzen Cab : le maitre des abeilles et de l’apiculture
- Ah Mun- Dieu de l'agriculture
- Les Bacabs : quatre dieux, chacun étant associé à une direction cardinale
- Balam : le protecteur des champs
- Buluc Chabtan : le maitre des sacrifices
- Chicken : le garant de la justice
- Cizin : la source des tremblements de terre
- Ek Chuaj : le chef des guerriers et des commerçants
- Huracan : le maitre du feu et des tempêtes
- Maximon : le dieu des voyageurs et des malfaiteurs
- Miam Cimil : le créateur des maladies
- Et bien d’autres !
Cet article est maintenant terminé. Nous espérons de tout cœur qu’il vous aura plus et que vous en aurez appris plus sur les divinités mayas.
Si votre curiosité n’est pas encore satisfaite, jetez donc un œil à notre collection dédiée à la culture maya.
Vous trouverez également plus d’informations sur cette mythologie dans ce résumé de leurs croyances ou dans l’un de ces six livres dédiés aux Mayas.
Porte-bonheurs présentés dans cet article
Amulette de magie maya
Voir plusAmulette maya du Hunab Ku
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