Druidisme : quel était le secret des druides celtes ?
Lorsque nous essayons de nous imaginer un druide celte, beaucoup d’entre nous ont en tête un vieillard à la barbe mal entretenue, habillé d’étranges robes et dansant dans la forêt.
Vous allez le voir dans cet article, la réalité est tout autre.
Le mot druidisme a servi à décrire tout un tas de pratiques magiques et religieuses pratiqués autrefois par les peuples celtes habitants la Gaule, les îles britanniques et la Germanie… mais également pas leurs descendants.
En effet, peu de gens le savent, mais les enseignements du druidisme sont encore appris par certaines personnes dans notre société.
Table des matières :
Caractéristiques de cette religion païenne
Définition du druidisme
Décrire avec précision ce qu’est le druidisme est en réalité une tâche assez difficile. Jules César a mis à mal la culture gauloise et, la romanisation allant, la mythologie celtique a progressivement quitté le cœur des tribus.
En plus, les druides celtes avaient la fâcheuse habitude (fâcheuse pour les historiens en tout cas) de ne se reposer que sur la transmission orale et la tradition. Ils n’ont ainsi quasiment rien écrit, et les seules sources tangibles qu’ont les spécialistes sont les témoignages qu’ont pu en faire leurs ennemis.
Que nous parlions des moines chrétiens ou des auteurs romains, tous ont parlé du druidisme, c’est vrai, mais toujours avec un biais particulièrement négatif ?
Techniquement, le druidisme est la religion qu’ont autrefois enseignée les druides, c’est-à-dire les religieux et intellectuels celtes d’il y a environ 2000-2500 ans.
Ces hommes ont découvert de nombreux secrets sur notre monde qu’ils ont tenté de transmettre à travers des contes, du folklore, des monuments… mais également des symboles.
C’est justement à ce dernier type de tradition que nous nous sommes intéressés dans la partie de notre site dédié à la culture celte.
Bref, c’est là un bon point de départ, mais qui ne nous apprend pas tout ce que nous devons savoir.
Concrètement, le druidisme est une religion basée sur l’observation de la nature, avec un accent particulier mis sur les analogies que nous pouvons faire entre elle et l’homme dans son essence.
Une des plus grandes particularités du druidisme est l’interdiction absolue d’y établir un dogme immuable.
Ainsi, cette spiritualité a pu changer et s’adapter aux cours du temps ou même d’une région d’Europe à l’autre. Clairement, c’est là un avantage qui empêcha le druidisme de s’enliser dans des principes qui risquaient d’être dépassés un jour ou l’autre.
Toutefois, nous cela crée un vrai souci lorsqu’il est questions de définir les caractéristiques ou même les croyances que suivait cette philosophie plusieurs millénaires en arrière.
Caractéristiques de cette religion païenne
Même si les principes restent les mêmes, certaines branches du druidisme d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celui qu’auraient pratiqué nos ancêtres. Les menhirs sont encore dressés et les guerriers gaulois nous font rêver... mais qui connait encore la langue celtique ? Qui peut citer le nom de dix dieux celtes ?
En recoupant les sources, les archéologues peuvent toutefois établir une base de croyances et affirmer que, oui, les Celtes y adhéraient sans doute.
Voici les principales.
Le principe d’Autre Monde
L’Autre Monde est, dans la tradition celtique, le lieu d’existence surnaturelle des âmes et des esprits, là où les forces du monde agissent librement sans ne subir aucune contrainte physique.
Forcément, ce monde est hors d’atteinte par nos sens d’humain et seul quelques sages ont pu l’entrapercevoir de leur vivant.
Comme une espèce de Paradis, l’Autre Monde est l’endroit où nous sommes censés aller lorsque nous mourons.
Certains rituels druidiques ont d’ailleurs comme but de visiter ce monde, notamment par des transes, des méditations très poussées et certaines potions.
La croyance en la réincarnation
Comme de nombreux autres avant eux, les druides celtes ont vraisemblablement cru en une forme de réincarnation.
De nos jours, ce terme est galvaudé par les doctrines orientales, notamment celles de l’Hindouisme.
Pour les Celtes, l’âme ne poursuivait pas un cycle, mai venait plutôt s’incarner sur Terre par choix.
La nature des âmes était, selon eux, d’exister dans l’Autre Monde, elles ne choisissaient en fait qu’assez rarement de prendre la forme d’un homme ou d’un animal ici-bas.
Nous ne rentrerons donc pas plus dans les détails. Voici toutefois un livre très intéressant qui parle de la vision de la mort chez les Celtes.
Quoi qu’il en soit, la plupart des druides modernes croient eux aussi en la réincarnation, même si la forme peut varier d’un courant à l’autre.
Le caractère sacré de toute vie
L’image que nous avons du druide celte, proche de la nature, des oiseaux chantant autour de lui et les fleurs lâchant tous leurs parfums à son passage, n’est pas forcément si éloignée de la réalité que cela.
Le druidisme est une philosophie qui accorde une importance primordiale au caractère sacré de la vie.
Il y est par exemple enseigné que, pour atteindre de hauts niveaux de vitalité et d’énergie, il faut vivre en harmonie avec son environnement, montrant du respect et de l’attention pour toute vie.
Ainsi, peu importe la forme qu’elle prend, la vie est absolument sacrée dans le druidisme.
Certains font parfois un parallèle avec la philosophie antispéciste qui prône une égale entre les hommes et les animaux.
En de nombreux points, cette comparaison n’est pas fausse.
Le druidisme celte d’autrefois...
Les premières traces de druidisme tel que nous le pensons datent du début de l’âge de fer, vers 1200 avant notre ère.
À cette époque, les druides celtes formaient une élite intellectuelle distincte du reste de la société.
Même si les hommes étaient beaucoup plus libres ou égaux que de nos jours, l’apprentissage long de plusieurs années nécessaires à l’acquisition des connaissances faisait des druides une classe sociale bien à part. (Toutefois, n’importe qui de suffisamment malin et volontaire pouvait devenir druide.)
Bref, le druidisme de l’époque s’occupait des affaires spirituelles, c’est évident, mais pas que…
En effet, ces véritables intellectuels s’occupaient également de tout un tas de tâches. Nous pouvons notamment citer :
- La gestion administrative de la société
- Un rôle de juge et de décideur des lois
- Le conseil aux rois et aux chefs
- La médecine (des corps et des âmes)
- La musique et la poésie
En clair, le druide celte occupait une place de premier plan dans la société de l’époque.
Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, voici un document assez détaillé traitant des rôles du druide dans la culture celte.
Sous de nombreux points, il était même plus influent que le chef de clan ou de village.
Nous le savons également bien : certains druides ont parfois décidé de guerres ou on peut convaincre de faire la paix, tandis que d’autres ont créé des sociétés entières, décidant de leur fonctionnement et des lois qui y régiraient la vie des hommes.
Bref, le druidisme celte d’autrefois était bien plus qu’une simple religion.
…et celui d’aujourd’hui
Le druidisme est donc un mouvement (très) ancien, aux traditions ancrées et au folklore passionnant. Forcément, un tel courant ne peut qu’intéresser, poussant des milliers d’hommes et de nos femmes à se pencher dessus.
Ainsi, certains se disent encore druides de nos jours. En Irlande (là où la langue gaélique est la plus proche des dialectes du passé), mais aussi en Bretagne, dans les Asturies et dans le pays de Galles, de nombreuses personnes se réclament du druidisme.
Comment nous l’avons dit précédemment, cette foi païenne ne possède toutefois pas de dogme officiel. Nous pouvons donc retrouver une quantité impressionnante de mouvements qui s’en réclament.
Là-dedans, nous trouvons forcément à boire et à manger.
Tandis que certains mouvements « occultes » se rapprocheront du New Age, d’autres beaucoup plus modérés ressembleront plus à des associations culturelles visant à promouvoir la culture et l’identité celtique.
Si vous voulez en apprendre plus sur ces différents mouvements, pourquoi ne pas jeter un œil notre collection d’objets liés au paganisme. Vous y retrouverez des symboles utilisés par différentes groupes néopaïens.
Bref, la relation qu’entretiennent ces différents groupes avec la notion du divin en particulier peut varier du tout au tout.
Nous pouvons en effet trouver des monothéistes, des animistes, des panthéistes, et nous n’en citons là quelques exemples. Une chose est sûre, ces différentes approches ne s’accordent que très difficilement avec la pensée chrétienne officielle du Dieu unique.
Ainsi, la plupart de ceux qui choisissent d’intégrer un groupe druidique se détourne forcément du chemin de Dieu. De plus, de nombreux druides modernes se tournent vers des pratiques mystiques, notamment certaines proches de la sorcellerie.
S'associer à la figure du sanglier et aux légendes du gui et du chêne peut faire rêver, mais les sacrifices humains (extrêmement rares mais ayant bien existé) sont clairement plus repoussants.
Symboles du druidisme
La plupart des religions du monde possèdent des symboles et des portes-bonheurs qui leur sont propres.
Le christianisme à la croix, l’islam le croissant et l’hindouisme le symbole de l’om.
Forcément, il en va de même pour le druidisme.
Cependant, la grande liberté qu’ont les adeptes de la philosophie druidique à encore une fois une conséquence nette : il n’existe pas de symbole universellement reconnu comme la représentant.
Bien sûr, il y en a qui lui sont plus associés que d’autres et certains dont les historiens ont la certitude qu’ils ont bien été utilisés durant des siècles.
Toutefois, comme souvent dans le druidisme, le sujet des symboles est entouré d’un flou, d’un grand voile de mystère.
Ceux que nous nous apprêtons à vous présenter ont donc été sélectionnés par l’unanimité qu’il y a dessus.
Le triskel, encore plus ancien que les Celtes
Le triskel est un symbole composé de trois spirales issues d’un point central et tournant dans le sens antihoraire.
Vieux d’environ 6000 ans (eh oui, autant que ça), définir le sens précis du triskel est impossible. Au fil du temps, de nombreuses personnes ont pu lui donner un sens différent. Trouver le tout premier, celui « des origines » est donc peine perdue. L'art celte reste toutefois celui qui l'utilisa le plus, et de loin.
Toutefois, nous savons que le sens de ce symbole druidique celte a toujours été lié à son caractère triple, notamment les notions de :
- Ciel, terre et mer (la base de la cosmologie celte)
- Mort, renaissance, vie (une allusion à la croyance druidique en la réincarnation donc)
- Passé, présent, futur (et donc la marche inexorable du temps qui passe)
Si le symbolisme du triskel vous parle, voici un collier tout simple que beaucoup d’amoureux de la culture celtique choisissent de porter.
Le gui, symbole druidique de continuité de la vie
De nombreux écrits romains nous parlent de lien étroit existant entre le gui et le druidisme celte.
En particulier, certaines scènes nous décrivent des druides habillés de robes blanches, coupant le gui au cours de rituels par des nuits de pleine lune.
Cette image, notamment véhiculée par la célèbre bande dessinée Astérix et Panoramix, le druide de service, n’est pas si éloignée de la réalité.
En fait, le gui est l’une des seules plantes qui continuent de pousser même en hiver, une sorte de reliquat de vue au milieu d’une nature endormie.
Le message que porte le gui est donc très profond, et l’espèce peut à juste titre être considérée comme un symbole celte porte-bonheur.
L’awen, emblème reconnu du druidisme
Aucun article sérieux parlant du druidisme ne peut faire l’impasse sur le symbole de l’awen.
Selon de nombreux druides modernes, l’awen porte en lui une grande puissance, l’énergie qui autrefois anima les premiers sages, les poussa à s’éveiller et à créer.
Formé de trois barres verticales chacune surmontée d’un point, l’awen est considéré par beaucoup comme un grand signe d’inspiration face à la vie.
Pour ma part, je le vois même comme un véritable porte-bonheur. Souvent, lorsqu’une personne manque que d’énergie dans sa vie quotidienne, je lui conseille de s’intéresser à l’awen et, pourquoi pas, de le porter sous la forme d’un porte-bonheur.
Nous proposons notamment sur notre site ce pendentif décoré du symbole de l’awen très apprécié de notre communauté.
Le chêne, roi de nos forêts
Le chêne est un arbre impressionnant que de nombreux peuples ont considérés comme sacré. Il n’y a pourtant aucun peuple qui lui ont voué un plus grand amour que les Celtes.
Dans le druidisme, le chêne est vu comme le roi des arbres, celui qui plus que les autres est lié aux forces magiques qui régissent notre monde.
Des branches étaient notamment utilisées au cours de rituels censés offrir force aux guerriers et fertilité aux femmes.
De plus, il était dit que faire brûler des feuilles de chêne permettait de purifier l’air, la purgeant de toute forme de négativité.
Il faut savoir que le druide celte occupait parfois aussi un rôle de sorcier. C’est sans doute sous cette étiquette qu’il travailla le plus avec le chêne, profitant de ses pouvoirs pour créer remèdes et sortilèges.
Pour aller plus loin, voici un article qui vous en apprendra plus sur le sens profond du chêne pour les Celtes.
Porte-bonheur présenté dans cet article
Pendentif triskel
Voir plusPendentif avec le symbole de l'awen
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