Étude sur la signification du Nœud Celtique
Les nœuds celtiques sont des motifs pour le moins étranges. Ils ne semblent n’avoir ni commencement ni fin, nous rappelant ainsi un infini qui nous dépasse.
Apparu dans l’art rupestre des premiers clans humains en Europe, ils servent à décorer les objets rituels, à agrémenter l'architecture, à embellir les vêtements, à créer des bijoux… Bref, le nœud celtique était (et est toujours) partout !
Son origine et sa signification sont si importantes que de nombreuses personnes de nos jours encore considèrent ce type de porte-bonheur celte comme très puissant.
Bref, dans quelle proportion le nœud celtique n’est-il qu’une simple décoration, un symbole parmi tant d’autres sans réelle profondeur ?
Et a contrario, quelle est sa portée spirituelle ? Y auraient-ils certains modèles qui posséderaient des pouvoirs « magiques » ?
Nous allons dans cet article tenter de répondre à toutes vos questions.
Table des matières :
Précaution d’usage quant à l’étude du monde celte
Quelques nœuds celtiques particuliers
Chronologie de l’art celtique : paganisme, christianisme et renouveau
Précaution d’usage quant à l’étude du monde celte
Avant de rentrer plus en détail dans l'analyse de certains modèles de nœuds celtiques, certains éléments nécessitent d'être soulevés.
Quoi qu'il en soit, si le monde celte vous intéresse, vous pouvez d’ores et déjà jeter un œil à cette collection de symboles d’origines celtiques que nous avons trouvé pour vous.
L'importance du point de vue
Lorsque nous parlons du monde celte, nous devons nous rappeler que les choses changent avec le temps et le lieu à partir desquelles nous les envisageons.
Le sens qu’ils avaient pour les moines qui ont illuminé leurs chefs-d’œuvre n'est pas nécessairement le même que celui que leur donnaient leurs créateurs originaux.
Il y a toutefois des idées et des concepts qui ont su survivre à l’épreuve du temps qui nous sont arrivés (espérons-le) relativement intacts.
Il peut donc parfois être imprudent de spéculer abusivement sur la signification d’un nœud celtique. Outre la tradition orale, nous n'avons que très peu d’informations qui nous permettraient de comprendre le message porté par ces œuvres.
Des référents culturels bien différents
Pour aller plus loin encore, nous pourrions même dire que l’état d’esprit et la façon d’appréhender le monde qu’avaient les anciens Celtes nous sont, pour la plupart d’entre nous, complètement inconnus et étrangers.
Nous ne partageons malheureusement plus les mêmes valeurs et les mêmes référents culturels.
Comment dans ce cas nous mettre à la place de l’artiste qui créa autrefois le motif que nous regardons ?
Comment dans ce cas comprendre le sens d’un nœud celtique ?
Loin de nous décourager, ce ne sont pas là des raisons suffisantes pour complètement abandonner l’idée de percer les secrets des nœuds celtiques.
Il n’en reste pas moins qu’il faut bien garder en tête que les plus des informations que nous recevrons au cours de nos recherches viendront de sources anciennes qui auront forcément subi de biais et de profondes modifications opérées par le temps.
Un sujet qui fait toujours débat
Un autre problème majeur qui apparait rapidement est le très faible consensus parmi les spécialistes quant au symbolisme profond et la perception que nous devrions avoir de tel ou tel nœud celtique.
Le chercher honnête mais naïf qui espère voir des secrets du passé lui être révélés, l’artisan moderne qui désire comprendre la philosophie qui anima autrefois ceux à qui il doit certaines de ses techniques, le curieux qui serait prêt à laisser son scepticisme de côté : tous sont ici les bienvenus à condition de garder une pointe d’esprit critique bien nécessaire.
Quelques nœuds celtiques particuliers
Pour ma part, le symbolisme des nœuds est ce qui m'a toujours attiré.
Ceux qui les ont créés nous ont offerts des œuvres belles et envoûtantes.
Comprendre l’idée qui poussa nos anciens à mettre leur temps et leur talent dans ce type de projet est un bon premier pas vers la compréhension du nœud celtique comme forme d’art primitive.
L’idée d’infini qui les entoure peut-être difficile à appréhender. Regardez cette bague avec un nœud de l’infini par exemple, et tentez de mettre des mots sur ce qu’elle vous évoque...
Pas simple, n’est-ce-pas ?
D’autant plus que nous n’avons aucun moins de savoir comment les anciens Celtes envisageaient ce concept.
Nous ne pouvons donc qu’essayer de saisir la signification des différents nœuds celtiques avec notre grille de lecture actuelle, une grille de lecture qui nous éloigne malheureusement de la pensée des anciens.
Quoi qu’il en soit, il y a quelques points que tous auront en commun. Nous pouvons par exemple citer :
- Une utilisation spirituelle, voire magique. Que cela vous plaise ou non, le fait est que certains hommes ont utilisés (et utilisent d’ailleurs toujours) les nœuds celtiques comme symboles de protection.
- Un lien étroit avec la vision du monde selon les Celtes. Pour eux, l’univers se compose de différentes sphères entremêlées et qui se rejoignent en certains points. L’image d’un long brin qui s’enroule sur lui-même pour former des nœuds est donc à propos.
- La notion de connexion avec des forces supérieures. Protection de nous ou de notre famille, maternité et fécondité, amour ou pouvoir : chaque nœud celtique a une utilisation différente, mais qui toujours fait intervenir une énergie qui nous dépasse.
- Des interprétations variées. Nous parlons ici de symboles anciens et qui furent énormément utilisés durant l’histoire. Forcément, voir des porte-bonheurs autant employés est synonyme de sens qui divergent d’une région à l’autre de la carte, parfois même d’un village à l’autre.
Bref, la beauté du travail des peuples qui nous ont précédés résonne dans le cœur de beaucoup d’entre nous.
Il n’est pas rare de voir une personne changer de vie après avoir saisi le message que porte un des nœuds celtiques que nous allons maintenant vous présenter.
La triquetra : figure de proue du phénomène
Le nœud celtique le plus commun est assurément la triquetra (que vous trouverez ici incorporée dans une bague).
D’un point de vue purement esthétique, la triquetra se compose d’un long brin formant trois ovales légèrement pointus imbriqués les uns dans les autres.
Ainsi, comme nous l’avons dit juste précédemment, ce nœud celtique n’a ni début ni fin clairement distinguables, évoquant par là même des notions d’une éternité que rien ne peut briser.
Compte tenu de la simplicité de sa forme et surtout de la tracer sans outil particulier, la triquetra fut adopté par des nombreux groupes parfois bien différents. Aussi bien les Celtes païens que les Irlandais chrétiens lui ont donc fait la part belle.
En fait, cet ancien symbole est considéré depuis longtemps comme représentatif de toutes les trinités présentes dans le monde.
Il peut donc aussi bien prendre un sens païen (en représentant des équilibres naturels comme par exemple celui de la terre-mer-ciel) ou un sens chrétien (comme représentation de la Sainte Trinité).
De nos jours donc, ce sont des individus de tous les horizons qui utilisent la triquetra dans leur pratique spirituelle quotidienne. Une telle quantité d’utilisations amenant une profusion de significations différentes, découvrir les vraies origines implique un travail de détective sérieux !
Ce que nous savons vient donc d’une recherche approfondie et d’une analyse critique de la tradition qui a pu parvenir jusqu’à nous.
Les archéologues, pour leur part, ont retrouvé un nombre impressionnant d’artefacts et d’objets de la vie quotidienne décorée de la triquetra. Certains, principalement ceux qui furent créés entre le 7ᵉ et le 10ᵉ siècle, sont de véritables trésors finement travaillés qui n’ont rien à envier à nos bijoux modernes.
La récurrence de ce symbole suggère qu’il aurait pu avoir une importance et une signification qui dépassent de très loin celles d’une simple décoration.
Certains parlent d’une protection magique, d’autres d’une représentation astrologique de l’union du Soleil et de la Lune.
Toutefois, aucune de ces hypothèses n’étant vérifiable, il ne s’agit là que de simples suppositions, des idées qui ont germées ici et là éclairées par la lumière de la tradition orale enseignée depuis des siècles.
Le bouclier celtique : une protection étonnante
En fait, il ne faudrait pas parler du bouclier celtique mais plutôt des boucliers celtiques. En effet, il en existe divers types qui, bien qu’ayant tous une forme arrondie, diffèrent parfois par le chemin que prennent leurs brins.
En règle générale, ces nœuds celtiques contiennent quatre angles en leur centre mais présentes des courbures sur leur extérieur.
Quoi qu’il en soit, avec leurs courbes communiquant une certaine puissance, ces symboles portent bien leur nom. Outre leur apparence, les pouvoirs qu’ils cachent eux aussi les rapprochent de boucliers.
Gravés sur les pavois et écus bien sûr, mais aussi sur les casques et armures, des boucliers celtiques étaient utilisés par les druides de l’époque pour bénir et protéger les guerriers qui partaient au combat.
Parfois aussi, ce type de nœud celtique servait au cours de rituels de guérison des malades. Cela nous laisse penser qu’ils ne nous offraient pas qu’une simple protection physique… Et c’est précisément ce que pensaient nos ancêtres !
Les Celtes croyaient que ce symbole éloignait les mauvais esprits qui causaient les maux de notre corps.
Plus particulièrement, les quatre angles droits en son centre étaient censés inspirer la crainte dans le cœur des forces maléfiques. (Ne me demander pas pourquoi, mais c’est en tout cas ce qui se raconte).
Le triskèle : plus ancien encore que les Celtes
La forme en spirale de certains nœuds celtiques les rapproche de symboles préhistoriques retrouvés dans les peintures rupestres de nombreux coins d’Europe.
Eh oui, les peuples des civilisations dites mégalithiques décoraient déjà leurs lieux les plus sacrés de ce type de motif.
Si vous vous intéressez à cette culture et que vous avez déjà visité des menhirs, dolmens ou cercles de pierres, vous ne pouvez pas être passés à côté.
À ce titre, le site le plus remarquable d’entre tous est sans doute le tertre de Newgrange. Daté de plusieurs millénaires avant l’apogée de la culture celte, les grosses pierres surmontant l’entrée du site est gravée de spirales bien visibles.
Souvent, les spécialistes associent ces dessins primitifs à l’émergence de l’idée du « cycle de la vie », à comprendre par là le cycle naissance-croissance-mort-renaissance. La continuité de la spirale représenterait alors la continuité de ce cycle.
Pour d’autres, le nœud celtique en spirale symbolise le voyage de la vie physique vers une vie plus spirituelle. Cette hypothèse se base sur l'emplacement où la plupart de ces gravures ont été trouvées, à savoir autour des tombes, des sépultures, etc.
Lorsqu’il possède trois spirales, nous parlons souvent de triskèle, de triskélion ou de triskèle. Ce modèle apparait très souvent dans l’art d’inspiration celtique et sert par exemple aujourd’hui encore d’emblème à la Bretagne. Voici donc un pendentif porte-bonheur qui devrait plaire à tous les amoureux de la Bretagne.
Ce symbole trinitaire, un peu comme la triquetra dont nous avons parlé avant fut, lui aussi, repris pas la religion chrétienne pour décrire la Trinité.
Le nœud du marin : mémoire des disparus
Le nœud marin est formé de deux cordes tissées ensemble pour créer des boucles sans fin.
L'histoire qui se cache derrière est cette fois-ci plutôt simple. Les marins celtes des régions côtières tissaient des nœuds de grosse corde qu’ils accrochaient au centre de leur village avant de partir en en voyage qui servaient en fait de rappel à leurs proches restés sur la terre ferme.
En passant chaque jour devant ils se souvenaient de demander aux dieux d’insuffler force et courage dans le cœur de ceux qui affrontaient l’océan.
Si par malheur l’un d’entre eux ne revenait pas, le nœud était laissé à la mémoire de ce camarade mort en mer.
À l’époque, les bateaux modernes n’étaient pas connus et le naufrages étaient fréquents. Il va sans dire qu’il fallait un courage immense pour selon lancer à l’assaut des vagues dans ces conditions.
Un nœud de marin a donc un double sens : d’une part il représente l’amour que nous portons à ceux que la mer a pris de nos bras, d’autre part il est associé au courage et à la détermination dont ces hommes ont fait preuve. Mettre en avant les qualités de ceux qui sont parti… Voilà sans doute la plus belle façon de rendre hommage.
Il existe une légende qui se raconte encore en Irlande selon laquelle, le jour où une de ces cordes viendrait à être coupée, le fantôme du marin auquel elle était associée viendrait hanter le village. Si par contre c’est le temps, le vent et la pluie qui font se déchirer la corde naturellement, l’esprit pourra rejoindre le ciel.
La croix celtique : entre croyances anciennes et nouvelles
Si vous avez déjà eu la chance de visiter l’Irlande, vous avez alors déjà vu la croix celtique.
De nombreux exemples (principalement ceux construits en pierre) ont survécu à travers les siècles pour nous raconter l’histoire d’une étape fondatrice de la culture irlandaise : l’abandon du paganisme ancien.
Véritable symbole de l’île, la croix celtique est de fait étroitement liée à l’histoire de la christianisation de ses habitants. Si vous êtes de foi chrétienne mais que vous avez aussi à cœur d respecte vos racines millénaires, ce type de croix celtique devrait donc vous plaire.
Bref, ce serait selon toute vraisemblance le célèbre Saint Patrick qui en aurait eu l’idée. Les Celtes païens qui peuplaient alors l’Irlande utilisaient un nœud celte circulaire très basique, une simple boucle en réalité, comme représentation de l’énergie solaire.
En l’associant à la croix catholique, Saint Patrick voulut envoyer un message fort : le pouvoir du Christ surpasse celui des anciens dieux païens.
Aidé de ce type de symbole, le saint a en tout cas réussi un travail d’évangélisation tout bonnement exceptionnel, de ceux que nous n’avons vu que très rarement dans l’histoire de l’humanité.
Son sens en effet avait de quoi séduire. La croix celtique est un symbole religieux qui fait référence à la domination du Seigneur, oui, mais une domination par l’amour et une bonté plus grande.
Selon certaines sources, cette idée plut particulièrement aux druides les plus instruits pour qui l’idée d’un dieu purement bon n’était auparavant qu’un lointain rêve.
Le nœud de l’amour : un nom qui en dit beaucoup
Le nœud de l’amour se compose de motifs entrelacés dont au moins l’un d’entre eux prend la forme d’un cœur.
Sans trop de surprise, ce type de nœud véhiculera un message d'amour entre deux individus indissociables, un message d’union entre deux êtres que la vie a fait l’un pour l’autre.
Il était courant pour les Celtes de s’échanger des nœuds de ce type pour proclamer haut et fort leur amour, un peu à la manière dont les amoureux actuels s’échangent des bagues de fiançailles. Voici à ce titre un article qui parle du mariage chez les Celtes.
Lorsqu’ils entendent le mot amour, beaucoup de gens ne pensent qu’à leur moitié. Pourtant, ce terme peut tout aussi bien désigner l’amour entre membres d’une même famille ou entre amis proches.
Ce type de nœud celtique ne se limite donc pas à un cas de figure, loin de là. Il existe même des milliers situations où ils s’avérèrent tout à propos !
Comme les bijoux porte-bonheur sont souvent des choses que l’on offre, ces nœuds celtiques parmi les plus populaires de notre site même s’ils ne sont pas les plus répandus dans l’absolu.
Amour, amitié, attachement : le nœud de l’amour est bel et bien à associer à tout ce qui touche aux relations humaines.
Le nœud de Dara : toute la puissance du chêne
Le nœud Dara est dérivé du mot irlandais « doire », qui signifie chêne. L’idée derrière ce nœud celtique est celui d’un système racinaire profond, source d’une grande puissance, d’un équilibre et d'une grande force.
Comme pour la plupart de ceux que nous avons vu jusqu’ici, il n'y a pas de conception unique pour la création de ce nœud celtique. Toutefois, toutes partagent même thème du chêne et plus précisément de ses racines.
Tout comme cet arbre centenaire, le nœud de Dara nous invite donc à renforcer nos racines, le socle de valeurs sur lequel se construisent notre vie et notre force intérieure.
Il faut en outre savoir que les chênes étaient les arbres les plus sacrés chez les Celtes. Pour les druides, ils incarnaient la vie et offraient sagesse et pouvoirs spirituels.
Souvent, il était question au cours des conversations entre sages du « roi des arbres », de « l’arbre de vie » ou de « l’ancien de la forêt ».
Le nœud de Dara symbolise donc sans trop de surprise la sagesse, le savoir, le calme mais aussi l’accès à certaines énergies. Ce porte-bonheur celte était donc utilisé dans les situations difficiles où sagesse et force intérieure étaient nécessaires à l’homme pour relever ses défis.
Chronologie de l’art celtique : paganisme, christianisme et renouveau
Tout au long de leur existence, les nœuds celtiques ont entretenu un lien étroit avec la religion et la spiritualité des peuples qui les ont utilisés.
Les lois qui régissaient la vie de nos ancêtres celtes et païens ont donc forcément influencé leurs symboles, aussi bien d’un point de vue formel et que symbolique ?
Oui, et c'est justement ce que nous allons voir maintenant.
Les origines
Nous désignons par « art celtique » (dont voici une définition plus précise) un courant artistique qui se développa dans certaines régions d’Europe (typiquement, en Irlande et en Bretagne) avec l’arrivée du Christianisme au cours de la seconde moitié du 5ᵉ siècle.
Longtemps, les Chrétiens se sont servis de l’art pour faire passer des messages, convaincre, impressionner et parfois même convertir. Des manuscrits enluminés aux peintures de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, cela a été un moyen clé pour transmettre la Bonne Parole et faire comprendre certains concepts clés comme la Trinité ou l’Immaculée Conception.
Pourtant, face à des cultures locales parfois profondément ancrées, ils n’avaient pas d’autre choix que de faire avec et d’inclure certaines pratiques dans leurs coutumes. L’influence païenne se fait donc sentir sur l’art celtique !
Malgré l’épreuve du temps, les significations attribuées originellement aux nœuds celtiques ont prévalu.
Leur longévité s'explique en grande partie par la grande souplesse dont à fait preuve l’Église catholique en Irlande au sujet de l’esthétisme qui était en place avant son arrivée.
Certains ajouteront que les nœuds celtiques sont une expression parfaite de la mentalité et de l’âme des peuples héritiers des Celtes, et qu’ils ne pouvaient donc forcément que perdurer.
Moyen Âge en terre celte
Avec les invasions de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons, l’art celtique a lentement commencé à décliner.
Cela fit toutefois de l'Irlande un centre important du christianisme dans le nord-ouest de l'Europe au début du Moyen Âge mais, en contrepartie, la fit s'éloigner d’une partie de ses racines.
Un autre événement qui détruisit une part du tissu traditionnel fut l’invasion viking de la fin du 8ᵉ siècle. Sans plus rentrer dans les détails, cela marqua durablement les sociétés, la culture, l’art et même les ethnies autrefois présentes en terre celte.
L’utilisation de dessins entrelacés persista tout de même dans certaines régions à prédominances gaéliques, mais cela était clairement marginal en comparaison à la période qui avait précédé.
Si l’art celtique a su persister, ce n’est en fait pas tant par sa richesse que par l’attachement qu’avait la population à son égard. Face à l’avancée militaire et culturelle du pouvoir anglo-normand, le nœud celtique était devenu une véritable marque d’identification, un signe de reconnaissance pour un peuple occupé.
Jusqu’au 18ᵉ siècle, l’art celtique a ainsi su se préserver sans réels mécènes ni mise en avant des pouvoirs de l’époque.
Certaines sculptures et gravures grossières témoignent de tentatives maladroites d’imiter la gloire des anciens, et de préserver une identité culturelle à part. Bref, ces quelques siècles furent pour le moins moroses concernant cette forme d’art, si pas carrément sombres.
Le renouveau celtique
C’est alors qu’au milieu du 19ᵉ siècle, un phénomène inattendu prit place. Comme un effort pour restaurer un sentiment de fierté dans un peuple irlandais frappé par la misère et la famine, ce que les historiens appellent « le renouveau celtique » permit une redécouverte de la gloire, de la grandeur et des trésors du passé.
En fait, le renouveau celtique s’inclut dans un mouvement nationaliste irlandais propre à l’Europe de la fin du 19ᵉ siècle. Le but était de se distinguer des empires (notamment britannique) par la création d’une identité culturelle propre.
Tout cela engrangera un renouveau (le nom est donc bien trouvé) dans l’art et la culture des peuples d’ascendance celte.
Anthropologie culturelle, histoire, littérature, architecture : les domaines qu’engloba le renouveau celtique étaient vraiment nombreux, et cela se ressent d’ailleurs encore aujourd’hui.
Bref, et c’est tant mieux pour nous, tout cela redonna un second souffle aux nœuds celtiques et à l’art traditionnel de la région dans son ensemble
Concrètement, il était à l'époque courant de reproduire, sans forcément bien les comprendre, les symboles trouvés dans les anciens manuscrits ou sur les monuments. Pour faire simple, ce fut là une véritable renaissance pour le nœud celtique.
Conclusion de notre étude sur les nœuds celtiques
Plus vous étudiez l'art celtique, plus vous vous rendez compte que la question du sens n’est pas forcément si importante.
Les historiens de l'art se sont empêtrés dans des problèmes de chronologie, de lieu d'origine et de migration des styles et des idées.
Les artistes qui désirent aujourd'hui travailler avec un nœud celtique parmi ceux que nous vous avons présenté feraient bien mieux de s’intéresser aux utilisations créatives qu’ils pourraient en faire et de la technique que cela nécessité.
Travailler avec ce genre de porte-bonheur celte revient toutefois à porter un message. Parfois, les mots et les images ne suffisent pas et il faut alors employer des symboles de ce type qui résonneront plus fort dans l’imaginaire collectif.
Placer un nœud celtique au bon endroit peut aussi faire se poser certaines questions à ceux qui le verront.
Qu’est-ce que signifie cet étrange nœud ?
D’où vient-il ? Quel est son sens ?
Quel lien avec ce que je vous à côté ?
La mystique de la « langue secrète et ésotérique » présente dans l'art celtique est ce qui le rend si fascinant pour beaucoup d’entre nous. Nous sommes en effet nombreux à nous intéresser aux symboles et aux mystères de notre monde.
De nombreux mythes, coutumes et légendes nous en parlent d’ailleurs. Certains d’entre eux portent sans doute une part de vérité.
Il y a des hommes qui disent le symbolisme qui était caché derrière est maintenant perdu à tout jamais.
Ceux qui s’intéressent plus sérieusement aux mystères des Celtes (dont vous faites peut-être partie) savent qu’il n’en est rien et qu’une certaine tradition à su se préserver, transmise de proche et proche par des hommes et des femmes du quotidien.
Quoi qu’il en soit, le fait est que le sujet du nœud celtique est (et sera sans doute toujours) entouré d’un voile de mystère de plus passionnants.
Porte-bonheurs présentés dans cet article
Bague du nœud sans fin celte
Voir plusBague composée de triquetra
Voir plusPendentif triskel
Voir plusPendentif croix celtique européenne
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