La Plume Porte-Bonheur : grand symbole amérindien
Lorsque nous pensons à la culture amérindienne, le symbole de la plume nous vient rapidement à l’esprit.
Qu’il s’agisse des grandes coiffes de guerres qu’ont pu porter des chefs légendaires, des flèches typiques de certains clans ou encore de tenues traditionnelles qui, aujourd’hui, illuminent les yeux des plus petits au cours de spectacles folkloriques appréciés, la plume est définitivement un élément culturel majeur de la civilisation amérindienne.
En particulier, il est souvent dit par les anciens de ces peuples qu’une âme, qu’un esprit se cache au fond de toute chose, que même les objets pourraient cacher des pouvoirs et une certaine forme de sagesse.
Comme nous le verrons ensemble, cela est tout à fait vrai lorsqu’il est question de la plume porte-bonheur.
Table des matières :
La raison d’un tel symbole amérindien
Les utilisations et sens accordés aux plumes
La raison d’un tel symbole amérindien
Déjà, il faut savoir que la plupart (en fait, l’écrasante majorité) des sociétés primitives d’Amériques du Nord pratiquaient l’animisme sous une forme ou une autre.
Ce type de spiritualité se décrit par la croyance que chaque chose de l’univers posséderait une âme ou un esprit.
Cela s’applique aux humains, évidemment, aux animaux, mais également aux plantes, aux rochers, aux rivières, aux montagnes… et aux plumes porte-bonheurs !
Eh oui, pour la plupart des Amérindiens, les plumes possédaient une âme ou, tout du moins, un éclat de l’essence de celle de l’oiseau qui la porta autrefois.
Or, une seconde chose à savoir est le caractère très spécial des oiseaux. Ces êtres en effet vivent dans le ciel, et symbolisent donc en quelque sorte des sphères de conscience, de spiritualité et de connexion supérieures.
Vraiment, la civilisation amérindienne et les différents peuples qui ont pu la composer avaient quelque chose de particulier, et ont notamment su développer une spiritualité unique. Si d’ailleurs ce sujet vous intéresse, voici une collection de bijoux et de symboles que vous devriez apprécier.
Bref, pour les membres des tribus amérindiennes, les oiseaux étaient vraiment très spéciaux.
Lorsqu’une de leurs plumes tombait au sol, les chamans la décrivaient donc comme une sorte de réceptacle contenant une part de l’énergie et des expériences que son oiseau-porteur accumula tout au long de sa vie.
Lorsqu’en plus nous savons que, comme de nombreuses autres cultures, certains Amérindiens pensaient qu’un être suprême et créateur habitait les cieux un autre lien s’établit de lui-même : en effet, les oiseaux vivent justement dans le ciel.
En clair, la médiation est la suivante :
- Un être suprême vit dans les cieux
- Les cieux forment le domaine des oiseaux
- Les oiseaux ont des plumes…
- …qui tombent parfois et sont récupérées par les hommes
Pour en apprendre plus sur la religion et la vision du divin chez les Indiens d’Amérique, voici un billet du site ledevoir.com qui devrait vous intéresser.
Bref, c’est ainsi en quelque sorte un fragment de l’énergie primordial du monde qui, selon les chamans des clans, se retrouve dans la plume porte-bonheur.
Les utilisations et sens accordés aux plumes
Nous comprenons donc maintenant le sens spirituel fort, presque religieux, qu’a pu avoir le symbole de la plume porte-bonheur.
Il existe toutefois d’autres raisons plus terre-à-terre de l’utiliser, raisons que nous allons maintenant évoquer ensemble.
Déjà, la plume est un grand symbole amérindien, et ce depuis des millénaires maintenant. Elle constitue donc un signe de reconnaissance et d’identification de premier plan.
Concrètement, porter des plumes porte-bonheurs peut signifier que vous êtes issus des communautés natives du Nord de l’Amérique, que vous vous identifiez à leurs valeurs ou simplement que vous les appréciées.
Ces valeurs en particulier, sont simples mais terriblement puissantes. Honneur, force, liberté et vertu n’en sont que quelques-unes.
La civilisation amérindienne s’est étendue sur tout un continent, il est donc logique qu’il existe des grandes différences et variations de croyances d’une région à l’autre.
Nombre de clans s’accordent toutefois sur l’existence d’une être créateur, celui dont nous vous avons parlé au point précédent.
Plus que de simplement être un fragment de sa puissance, une plume pouvait donc être une passerelle symbolique, un pont nous reliant directement à lui.
Cette hypothèse est d’ailleurs appuyée par nombre de rituels chamaniques au cours desquels des plumes ont pu être utilisées.
En règle générale, les plumes étaient aussi vues comme de puissants porte-bonheurs.
Les artisans en accrochaient ainsi aux flèches pour qu’elles atteignent leur cible, aux berceaux pour protéger les enfants des mauvais rêves, ou à l’entrée des huttes et tipis, pour éviter que les mauvais esprits ne puissent y pénétrer.
Bref, en règle générale, le symbole de la plume porte-bonheur servait aux Amérindiens pour représenter la protection, le divin, la sagesse, l’honneur, et tout un tas d’autres choses positives.
Les interprétations plus précises, elles, dépendaient en réalité fortement de l’espèce d’oiseau duquel la plume était issue…
Cela, nous allons en parler dans quelques instants, mais avant tâchons d’en apprendre plus sur la façon dont les plumes honorifiques étaient attribuées.
Qui pouvait recevoir une plume porte-bonheur ?
Dans la culture amérindienne, se voir offrir une plume était un véritable honneur auquel peu d’individus avaient droit.
Dans la plupart des clans, la seule façon d’en obtenir une était de montrer sa valeur par un acte de bravoure héroïque.
Certains se sont ainsi battu contre des ours, des loups, ou encore contre des ennemis en surnombre.
Cela ne suffisait toutefois pas : pour recevoir sa plume, le guerrier devait aller devant une cour composée des chefs, des sages et des anciens de la communauté et raconter le récit de son combat.
Si l’épopée semblait suffisamment fabuleuse, il rentrait alors officiellement dans l’histoire du clan, et obtenait par là même une plume porte-bonheur comme rappel et symbole de ses exploits.
Cela ne s’arrête pas là. Une fois la plume d’honneur reçue, il fallait en prendre soin.
Même si la plupart des valeureux l’accrochaient simplement chez eux, il faut savoir que la mettre dans un tiroir ou un placard était vu comme un acte d’irrespect inacceptable.
Quoi qu’il en soit, il était également courant de voir les héros de la tribu porter leurs plumes sur leurs vêtements ou chapeaux.
En clair, voir un homme porter une telle plume nous indiquait clairement que nous avions à faire à quelqu’un d’exception, et qu’il fallait lui montrer le respect qu’il avait mérité.
Il n’y a pas si longtemps de cela, les chefs de guerre amérindiens voyaient les plumes comme de véritables décorations militaires.
Au fil des ans, il se développa même la tradition de les porter en coiffe, comme nous en parle cet article : il est bien ici question des fameuses coiffes de plumes que nous connaissons tous grâce aux westerns hollywoodiens.
Sans doute avec les influences de la modernité, la coiffe de guerre a peu à peu été délaissée par les descendants d’Amérindiens de notre époque, qui lui préfèrent aujourd’hui des colliers de ce type.
Quelques plumes porte-bonheurs particulières
Nous l’avons évoqué il y quelques instants mais, oui, chaque type de plume représentait quelque chose de différent. En bref, il n’y a pas ici un seul symbole amérindien, mais bien plusieurs.
La plume de corbeau
Les plumes de queue de corbeau par exemple étaient souvent offertes aux jeunes garçons qui souhaitaient devenir guerriers, et ce en tant que symbole d'équilibre et de protection.
La plume de colombe
Comme dans de nombreuses cultures à travers le monde, la colombe représentait la paix. Ses plumes portaient donc basiquement le même message.
La plume de dinde
La dinde, par son lien à la terre, était pour sa part associée aux idées d’abondance et de fertilité. Il était donc courant d’accrocher quelques-unes de ses plumes à côté du foyer lorsqu’une famille voulait un enfant.
La plume de colibri
Le colibri, oiseau plein de légèreté, symbolisait la beauté, l’amour, mais aussi la vivacité d’esprit. Ses plumes étaient donc particulièrement appréciées des artistes et poètes.
La plume de faucon
Considérées comme très puissantes, les plumes de faucons servaient de vecteurs de guérison pour soigner les malades.
La plume d’aigle
Nous avons ici gardé le meilleur pour la fin : l’aigle, et en particulier l’aigle royal, était vu comme le symbole amérindien de l’honneur, du courage et de la force par excellence. Ses plumes étaient donc réservées aux chefs et aux combattants les plus valeureux.
Porte-bonheur présenté dans cet article
Collier décoré d'une plume d'honneur
Voir plus