Le Fascinus : symbole Phallique et dieu du Pouvoir Masculin
Les coutumes issues des civilisations du passé sont nombreuses. Certaines, plus étonnantes que les autres, peuvent nous surprendre et nous faire sourire.
Tout ce qui entoure le dieu Fascinus fait clairement partie de cette catégorie.
Vous devez bien vous en douter vu le titre mais, oui, les Romains le représentaient par un symbole phallique.
Objet porte-bonheur très populaire, le fascinus (oui, l’objet porte le même nom que le dieu à qui il est associé) était utilisé pour porter chance, pour éloigner le mauvais œil et plus largement pour nous protéger dans la vie de tous les jours.
Malgré ce que nous pourrions penser de prime abord, le symbole du fascinus n’avait rien de sexuel en soi.
Du légionnaire combattant sur le front au jeune enfant à la santé fragile : ce sont des personnes de toute la société romaine qui pouvaient l’utiliser comme porte-bonheur.
Bref, c’est aujourd’hui le fascinus, ce symbole phallique amusant, qui sera le sujet de notre article.
Table des matières :
Un porte-bonheur romain célèbre
Un porte-bonheur porté par tous, vraiment
Qui était le dieu Fascinus ?
Nous ne pouvons pas parler de ce porte-bonheur romain sans évoquer un minimum le dieu qu’il sert à représenter.
Fascinus était le dieu du pouvoir masculin supérieur, ce pouvoir qui crée et qui donne le courage de se dresser fièrement. Rien que là, nous voyons déjà un lien avec le phallus.
Dans la Rome antique, Fascinus était également vénéré pour son lien avec la sorcellerie, la magie et certaines formes d’ésotérisme.
Comme l’homme protège sa famille et ses proches, certains rituels particuliers visaient à invoquer Fascinus afin qu’il vienne en aide aux femmes enceintes et aux enfants.
Pour en apprendre plus sur la pratique de la sorcellerie à Rome, voici un bouquin de Marcel Le Glay qui traite du sujet.
Fait intéressant : le mot latin « fascinum » vient du verbe « fascinare » qui se traduit lui-même en français par « ensorceler », « jeter un sort ». Nous voyons bien là le lien avec la sorcellerie !
Si ces termes vous semblent familier, c’est tout à fait normal. Le mot français « fasciner » en découle en effet directement.
En résume, ce qu’il faut retenir avec la figure du dieu Fascinus, c’est que la puissance masculine n’était pas forcément liée à la sexualité ou à l’érotisme dans l’esprit des civilisations du passé.
Nous voyons également à travers lui que les Romains avaient des divinités pour absolument toutes les facettes de leur vie.
Si cette culture ô combien marquante pour les peuples européens vous intéresse, voici une collection de porte-bonheurs romains et grecs classiques qui devrait satisfaire votre curiosité.
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Un porte-bonheur romain célèbre
C’est clair : les Romains étaient des personnes très superstitieuses.
Nous le savons par la quantité invraisemblable de symboles, de porte-bonheurs, de bijoux et d’écrits qui évoquent ou représentent des objets utilisés comme protection magique.
Il y a un objet en particulier qui va aujourd’hui nous intéresser : le fascinus (également connu sous le nom de tintinnabulum).
Servant à représenter le dieu du même nom, ce phallus divin était souvent représenté décoré d’une paire d’aile, et parfois même de pieds.
Ces attributs visaient sans doute à évoquer des qualités de vitesse et de vivacité… deux choses qui, c’est certain, peuvent aider à combattre efficacement le mal.
Bien qu’un symbole phallique puisse choquer de nos jours, il faut donc savoir qu’il n’en était rien à l’époque.
Le fascinus était même parfaitement accepté par les instances religieuses romaines.
Concrètement, s’il était si populaire à l’époque, c’est sans doute pour ses qualités intrinsèques.
Le fascinus avait en fait deux utilisations principales.
D’une part, il était utilisé comme protection, et plus précisément comme protection contre le mauvais œil.
Certains, à côté de cela, s’en servait plus simplement comme d’un symbole de fertilité qu’ils accrochaient alors dans la chambre conjugale lorsqu’ils voulaient concevoir.
Pour certaines personnes, il ne s’agit là que d’un simple folklore amusant. Si vous voulez notre avis, il se cache bien de réels pouvoirs derrière le fascinus.
Si les qualités du fascinus vous parle à vous aussi, voici un pendentif phallique romain tel qu’il était porté autrefois.
Un porte-bonheur porté par tous, vraiment
Nous l’avons déjà dit mais cet élément est absolument essentiel à bien comprendre : il n’y avait rien de sexuel dans le symbole du fascinus. Il s'agit d'un porte-bonheur religieux lié à un culte, présents dans des temples antiques.
Parmi les personnes et les groupes qui ont le plus utilisé ce porte-bonheur romain, nous pouvons notamment citer :
- Les prêtres de Fascinus, forcément, le portaient comme pendentif religieux…
- … tout comme les vestales, adoratrices consacrées à la déesse Vesta (qui étaient très liées au dieu Fascinus).
- En réalité, les fidèles à la plupart des dieux romains utilisaient le fascinus.
- Par extension, la mythologie grecque reconnaissait aussi ses pouvoirs Des divinités du panthéon comme Poséidon ou Héra lui seraient lié dans certains mythes.
- Certains corps de légionnaires romains appréciaient particulièrement ce symbole phallique qu’ils voyaient comme un moyen de se protéger à la guerre.
- Les médecins romains venus des quatre coins de l’empire l’incorporaient parfois dans leurs pratiques curatives. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c’est bien la vérité. Voici d’ailleurs un autre article qui vous en parlera.
- Les mères en donnaient souvent à porter à leurs enfants lorsqu’ils étaient jeunes.
- Tout le peuple de Rome connaissait le fascinus qu’ils aimaient particulièrement utiliser comme graffiti sur les murs de la cité. (Nous nous demandons bien pourquoi…)
D’autres symboles phalliques dans l’histoire
D’anciennes sculptures de l’Antiquité (voire carrément de la Préhistoire) à certaines œuvres d’art moderne, les symboles phalliques ont de tous temps été un sujet de création… particulier.
Comme le fascinus (qui fut créé à Rome), la plupart des exemplaires qu’ont retrouvés les archéologues sont à relier aux civilisations grecque et romaine. La porte de tel temple était décoré d'un phallus, tandis que les cultes de telles déesses incluait des références scabreuses. Certains parlent même de grands auteurs classiques, notamment Homère, dont certains écrits perdus mettaient en scène le fascinus.
Dans la mythologie hellénique, Hermès possède certains attributs faisant allusion au phallus et aux organes sexuels en général. Dieu-messager très apprécié autrefois, les routes parcourant la Grèce classique étaient parsemées de piliers dressés connus sous le nom de « herma ». Il faut savoir que nombre d’entre eux étaient décorés de motifs phalliques.
Autre personnage mythologique, Priape est le fils des divinités Aphrodite et Dionysos. Dans de nombreuses régions grecques, il occupait le rôle de dieu de la fertilité masculine. La plupart des représentations de Priape nous le montrent ainsi affublé d’un pénis de taille gigantesque.
Les satyres et leurs amies les nymphes, créatures des poètes et des arts, pouvaient honorer les dieux de la mythologie grecque à travers des cérémonies incluant des références sexuels
En fait, la plupart des peuples de l’Antiquité (Celtes, Perses, Germains et bien d’autres) voyaient les symboles phalliques comme de grands porte-bonheurs.
Cette idée se poursuivit tout au long du Moyen Âge. (Eh oui, si vous regardez bien, vous pouvez même voir de tels motifs dans les cathédrales !)
De nos jours aussi, les symboles phalliques sont plus présents que ce que nous pouvons penser. Regardez donc les publicités avec la bonne loupe et vous verrez ce dont nous voulons parler.
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Porte-bonheur présenté dans cet article
Pendentif phallique du tintinnabulum
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