Obake, Bakemono : les monstres dans le folklore japonais

Comme beaucoup d’autres, nous avons développé une véritable passion pour la culture japonaise. Ses coutumes, ses traditions, son code de l’honneur… Tout nous plait dans l’essence de cette civilisation millénaire.

Entre les fiers samouraïs et les belles geishas, il y a un point bien précis du Japon qui a retenu notre attention : les monstres de son folklore.

Que nous parlions de fantômes, de démons ou d’esprits, les légendes japonaises regorgent de créatures fantastiques étonnantes qui, pour un Européen, peuvent sembler tout droit sorties d’un conte de fée. Ce sont pourtant des millions de Japonais qui côtoient ces images depuis leur plus tendre enfance.

Pour nous, c’était clair : nous ne pouvons pas comprendre l’âme du Japon sans nous être un minimum intéressé à chaque facette de sa culture. Nous nous sommes donc renseignés sur les monstres de la mythologie japonaise et allons maintenant vous livrer un résumé, court mais précis, des principales choses à retenir.

Table des matières :

Et donc, c’est quoi un obake ?

La figure de l’obake et les transformations

Qu’en est-il du Bakemono ?

Les monstres et démons dans le folklore du Japon

Affiche montrant esprit fantomatique japonais noir et blanc.

Et donc, c’est quoi un obake ?

Le Japon a plusieurs termes spéciaux pour servant à désigner les fantômes et les monstres.

Parmi les principaux, nous pouvons citer :

  • Les yōkai : ce terme regroupe à peu près tous les monstres « physiques » comme par exemple les ogres
  • Les yūrei : nous parlons ici d’esprits et donc notamment de fantômes
  • Les obake : il s’agit d’un terme assez général qui reprend les deux groupes précédents sans distinction

Avec sa riche culture, le Japon dénombre des milliers d’histoires et de légendes contant les aventures des obake.

Parfois, ces êtres peuvent se montrer bienveillant vis-à-vis des hommes. Parfois aussi, ils seront dans une posture plus neutre.

Toutefois, un obake sera généralement une créature farceuse, voire carrément maléfique, qui se jouera du malheur de ses victimes.

Trois porte-bonheurs japonais : une figurine du Maneki Neko, des omamoris et une poupée daruma

Le pouvoir magique du Japon

par ces porte-bonheurs japonais ancestraux

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La figure de l’obake et les transformations

Étymologiquement, le mot obake vient du « bakeru », qui se traduit par « transformer ».

Nous comprenons ainsi que les obake sont des créatures dont l’essence (certains parleront de l’âme) et l’aspect physique sont très différents, comme s’ils s’étaient transformés.

Pour certains, les Obake cela démontrerait également la capacité des obake à changer de forme.

Il faut savoir que, dans l’imaginaire japonais, cette idée de « transformation » est directement reliée au concept de nature.

Pour les Nippons en effet, la nature est constituée d’une série de transformations.

Les feuilles tombent en automne pour repousser quelques mois plus tard. Cela fait changer l’aspect de l’arbre.

La pluie succède au beau temps, et vice-versa. C’est ici le ciel qui se transforme.

Cela nous fait comprendre pourquoi, malgré des aspects parfois effrayants et des intentions malveillantes, les Japonais n’ont pas vraiment peur des obake : pour eux, ces êtres sont une facette « normale » de la nature, au même titre qu’un arbre ou un oiseau.

Voilà une réflexion très profonde que nous offre le Japon !

Si, vous aussi, la richesse de ce pays vous passionne, vous apprécierez sans doute la collection d’objets issus de la culture japonaise de notre site.

Dessin d'un bakemono qui sort d'un lac pour effrayé une jeune femme.

Qu’en est-il du Bakemono ?

En réalité, les bakemono sont extrêmement proches de obake.

D’un point de vue linguistique, les premiers découlent des seconds (nous retrouvons la même racine « bake »).

Bakemono veut en fait dire « changer les choses ». Ainsi, il y a en plus dans le bakemono une notion de transformation des autres ou du monde extérieur.

Certains se visualisent mieux leur pouvoir en comparant cela à une sorte de magie de transmutation.

Alors que, comme nous l’avons dit, les obake peuvent être des créatures saines et bienveillantes, un bakemono sera toujours néfaste pour l’homme.

Beaucoup les voient comme des êtres bizarres, des aberrations à la limite du malsain, les produits de transformations contre-nature qui ne devraient pas se produire.

Nous pourrions sans doute dire du monstre de Frankenstein qu’il est un bon exemple de bakemono !

Bref, dans les contes japonais, ces êtres occupent souvent (à juste titre) le rôle de méchant, d’ennemi des héros et divinités qui protègent les hommes.

Mur d'un magasin où est accrochée une collection de masques d'obake.

Les monstres et démons dans le folklore du Japon

Nous en savons maintenant plus sur les figures de l’obake et du bakemono… Bien.

Mais au final, quelle est leur importance réelle ?

Est-ce que tout cela a vraiment du poids dans le folklore japonais ?

La réponse est simple : oui, leur influence est énorme.

Certaines histoires incluant ces créatures ont durablement marqué le cœur des Japonais.

Il faut savoir qu’avant ses premiers contacts avec le monde européen, la spiritualité du Japon était formée d’un savant mélange de Bouddhisme et de Shintoïsme.

Cette seconde religion possédait notamment la particularité d’être animiste. Très concrètement, les Japonais de l’époque pensaient que des millions d’esprits se trouvaient partout sur Terre.

Ainsi, les obake étaient pour eux une réalité. Nous comprenons donc mieux pourquoi, oui, ces êtres occupaient bien une place majeure dans leur vision du monde.

Si le sujet vous intéresse, voici une liste des quelques esprits parmi les plus célèbres de la mythologie japonaise.

Bref, malgré la modernité actuelle de l’archipel, les anciennes croyances du passé se retrouvent encore dans de nombreuses traditions et coutumes.

Nous pouvons par exemple citer le festival d’Obon au cours duquel les esprits du passé sont mis à l’honneur.

Chaque année vers la mi-août, les Japonais préparent ainsi cérémonies et offrandes en l'honneur des esprits qui peuplent leur beau pays. Parfois aussi, des feux d’artifices sont brûlés et des de grandes fêtes familiales se tiennent.

Encore plus proche de nous, de nombreux monstres ou esprits que nous pouvons voir dans les mangas et les anime sont inspirés (voire sont parfois des copies conformes) d’obake célèbres.

C’est donc maintenant évident : comprendre le message des obake et des bakemono, c’est déjà comprendre une partie de l’âme du Japon.

author picture(Cyril Gendarme)

Découvrez l'auteur : Cyril Gendarme

Cyril Gendarme est un écrivain dont le site web "La Porte du Bonheur" est devenu une référence dans le domaine de l'ésotérisme. Né en Belgique, Cyril a été attiré par les mystères du monde depuis tout petit. Lorsque son intérêt pour l'occultisme a été éveillé, un sujet en particulier a ainsi capté son attention : les porte-bonheurs.

Après des années d'études et de recherches approfondies sur les traditions ésotériques du monde entier, Cyril a décidé de partager ses connaissances avec le public à travers internet. En 2019, il a lancé "La Porte du Bonheur", un site web dédié à l'exploration des porte-bonheurs, des symboles magiques et des arts ésotériques.

Le site de La Porte du Bonheur est bien plus qu'une simple vitrine pour les curieux de magie, de voyance ou de tradition. Il est le fruit de la passion de Cyril pour la recherche et la compréhension des mystères de l'univers. Chaque information disponible sur le site témoigne de son dévouement à partager ses connaissances sur les symboles les plus cachés, et leurs pouvoirs uniques.

En plus de son travail en ligne, Cyril organise régulièrement des ateliers et des conférences dans différents pays. Sa présence sur les réseaux sociaux est également très appréciée, où il offre des conseils personnalisés et répond aux questions de sa communauté avec plaisir.