Porte-bonheur et Symbole Maori : étude approfondie
Les symboles maoris constituent une forme d’art typique de la Nouvelle-Zélande et des îles du Pacifique.
Comprendre leur sens et leur symbolisme est absolument essentiel si nous voulons mieux appréhender les peuples desquelles ils sont issus.
Avec une utilisation datant de plusieurs milliers d’années, les symboles maoris nous offrent de formidables informations sur des cultures tribales qui, n’ayant pas utilisé l’écriture, ne nous ont laissé que peu de traces.
Entre système de croyance ancestral, histoire de peuples guerriers et colonisation du Pacifique, le symbole maori est assurément un sujet d’étude des plus passionnants.
En fait, ces porte-bonheur nous enseignent le passé (forcément), le présent (car ils sont encore utilisés) et le futur (par l’aspect prophétique de certains).
Dans cet article, nous évoquerons la culture du peuple maori, certains des mythes et des idées les plus importantes qui l’habitent et, pour finir, une expression moderne du phénomène via l’art du tatouage.
Table des matières :
Origine du phénomène
Comme de nombreux peuples primitifs, les Maoris du Pacifique ont principalement transmis leur patrimoine oralement, à travers des histoires racontées de génération en génération.
Au fur et à mesure que leur culture s’est développe, ils ont cherché à inscrire leurs légendes ancestrales de manière plus durable.
Les sculptures d’os et de bois des premiers temps ne suffirent en effet rapidement plus. C’est alors à ce moment que la particularité de ce peuple s’exprima.
Là où la plupart des civilisations développèrent un alphabet et une langue écrite, ces populations insulaires mirent au point un autre moyen pour exprimer leur penser : le symbole maori.
L’utilisation de symboles a fait donc partie de l’art maori depuis ses origines les plus anciennes.
Il y a des centaines d'années déjà, ils étaient utilisés pour évoquer des histoires d’héros du passé, les mythes de la création et des informations clés quant à la création des différentes tribus.
Connaitre les symboles et porte-bonheur maoris est donc une nécessité si nous voulons pouvoir comprendre ce qui anime ce peuple. À ce titre, notre collection dédiée aux cultures polynésiennes est l’une des plus appréciées de notre site.
Bref, avant même que les peuples des îles ne développent un système d’écriture, ces symboles étaient déjà présents dans l’art pour assurer une transmission de la tradition et des coutumes entre générations.
Qu'il soit peint, tatoué ou sculpté, chaque symbole maori avait donc un sens fort et certains des plus complexes pouvaient contenir autant d’informations qu’une phrase écrite en langue « moderne ».
En réalité, la façon dont ils étaient dessinés, leur orientation, le choix des associations entre symboles, leurs tailles respectives : tout cela portait un sens bien précis qui pouvait porter des informations et des idées complexes.
Savoir agencer les symboles de la bonne manière était donc assurément un art complexe.
Ceux qui le maîtrisaient occupaient généralement des places importantes dans les tribus, leur fonction étant sous certains aspects comparables à celle des scribes de l’Antiquité.
Certains pensaient même que les artistes les plus talentueux avaient reçu leurs dons des dieux eux-mêmes. Ils étaient alors vénérés et leurs conseils étaient écoutés comme ceux de grands sages.
Grâce à ce caractère religieux (et sans doute aussi au grand amour des Maoris pour leurs racines), le symbole maori est un domaine dont nous pouvons encore connaitre le sens originel.
Même si elle fut en grande partie orale, transmission il y eut.
Le bijou maori : un artisanat unique au monde !
Comme nous venons de l’évoquer, beaucoup de formes et de dessins utilisés ne sont pas des choisis au hasard ou uniquement pour leur beauté visuelle.
Ils racontent en réalité tout un tas d'histoires, allant de la création d’une famille ou d’une tribu aux légendes les plus anciennes, en passant par des exploits guerriers réalisés au cours de grandes batailles.
Ainsi, par le sens qu’ils portent, les bijoux maoris sont souvent considérés comme des « taonga », de véritables trésors aussi précieux que des couronnes de rois. Souvent d’ailleurs, ces bijoux sont faits de matériau précieux comme l’ambre, l’or ou l’argent.
Le jade en particulier était très apprécié comme pour la confection en raison de ses reflets marins et de sa grande solidité.
Cette solidité porte toutefois en elle une contrainte majeure : pour façonner le jade, ce sont de nombreuses heures de travail qui sont demandées à l’artisan.
Bref, ces bijoux sont très précieux. Il n’est donc pas rare de voir dans une famille un pendentif maori transmis depuis des générations, chacune lui ajoutant une pierre précieuse par ci, une dorure par là.
Ainsi, en plus de représenter l’histoire de la famille, ce type de bijou maori indique la volonté de transmettre un héritage toujours plus important aux générations futures. Ainsi, chacun modèle a une histoire et une signification différente et unique.
Du point de vue de leur utilisation, ces bijoux sont, comme nous l’avons vu, considérés comme de véritables trésors. D’autres sont même utilisés en tant qu’objets religieux, les Maoris considérant qu’ils possèdent une partie des pouvoirs des anciens et de la lignée.
Tel ou tel pendentif maori peut donc tout à fait est réputé contenir l’esprit d’illustres chefs ou de grands guerriers qui l’ont porté avant.
Ce type de croyance est sans doute lié à l’animisme tribal (une idée selon laquelle des objets peuvent posséder une âme, ou tout du moins quelque chose qui s’en rapproche).
Ainsi, plus qu’un trésor et plus qu’un symbole d’héritage, un bijou maori devient un objet magique faisant le lien spirituel entre les générations d’une même famille ou tribu.
Porté depuis des siècles dans cette optique, la valeur ce type de symbole maori n’est alors plus précieuse mais carrément inestimable.
Principaux symboles maoris
Tout cela nous montre que les Maoris avaient un respect immense pour les anciens et la notion de transmission.
Alors que tout un tas de leurs légendes parlent de la création du monde ou des premiers hommes, un nombre non négligeable relate les exploits d’ancêtres notables.
À côté de cela, il y a un autre sujet qui occupe une place dominante dans la mythologie maorie : la nature.
Comme la plupart des peuples primitifs, les Maoris montrent en effet un grand respect, voir même un amour intense, pour les terres et mers qu’ils parcourent depuis des siècles.
Ainsi beaucoup de leurs histoires tournent autour de l’esprit de telle rivière, ou de la genèse de telle montagne sacrée.
Lorsque nous prenons du recul, nous pouvons également voir que la mythologie maori forme un ensemble complexe, un grand tout formé de petites histoires et légendes qui, mises côte à côte, nous offrent une vision du monde poétique et imagée.
Le sens que prennent les différents symboles que nous allons vous présenter peuvent varier d’une région à l’autre, mais la base reste toutefois commune.
Nous ne tacherons donc pas ici de rentrer dans les détails mais plutôt de présenter des idées générales.
Bref, voici la signification de sept symboles porte-bonheur maoris parmi les plus répandus.
Symbole maori n°1 : le koru
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Renaissance
- Jeunesse
- Développement
Dans les cultures du Pacifique, le koru est utilisé pour représenter les nouveaux départs, la croissance et la régénération.
Koru est le mot maori pour désigner une « boucle » mais également la « fougère ». Sa conception en forme de spirale représente d’ailleurs la pousse de cette plante.
Par le mouvement circulaire qu’elle fait tout au long de sa croissance, cette plante a été associé à l’espoir de développement, aux départs vers une vie nouvelle et vers l’inconnu.
Lorsqu’elle est petite la fougère est repliée sur elle-même. À mesure qu’elle grandit et se développe, elle s’ouvre sur le monde pour capter la lumière et l’humidité qui la font vivre.
Un célèbre proverbe de Nouvelle-Zélande vient d’ailleurs appuyer cela : "Alors qu’une fougère meurt, une autre est née pour prendre sa place ».
Ainsi, le symbole du koru est également le reflet de l'esprit de jeunesse et de renouveau et, par extension, le développement personnel qui accompagne la prise de nouveaux défis.
Par ce lien avec la jeunesse et l’apprentissage, ce porte-bonheur maori sert aussi de symbole à l’éducation faite par la famille.
Symbole maori n°2 : le pikorua
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Relations
- Loyauté
- Amitié
Le simple twist maori, ou pikorua comme l’appellent les locaux, est un symbole qui symbolise les chemins de vie de deux personnes qui se croisent et se décroisent avec le temps. Ainsi, il représente le lien fort qui peut unir deux êtres.
De plus, les deux branches du pikorua n’ont pas de fin disctinctes. Cela nous montre l’incroyable loyauté qui peut exister dans certaines relations.
Le pikorua nous montre en fait les flux et reflux naturels qui peuvent se produire dans une relation sans pour autant que le lien soit rompu.
Plus que les simples relations entre indivdus, ce symbole maori a parfois aussi servi à montrer les liens entre tribus et communautés.
Autrefois, lorsque la nourriture et les ressources se faisaient parfois rares, ces expressions d'amitié étaient un moyen important de négociation et offrir un pikorua richement décoré pouvait permettre d’apaiser certaines tensions.
Ce porte-bonheur représente donc la force et la beauté d'une amitié durable et d’individus dont les parcours s’entrelacent. Il inspire par là même l’importance de la vie en communauté.
Parce que son caractère infini s’applique aussi aux relations auxquelles il est associé, le pikorua est un cadeau parfait pour les amoureux, les jeunes mariés, les fiancés ou toutes personnes qui souhaitent souligner leur connexion unique.
Symbole maori n°3 : le toki
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Force
- Autorité
- Solidité
Dans la société traditionnelle maorie, les toki était utilisé comme outil et n’étaient à la base pas destiné à servir de bijoux.
Il existe des modèles imposants, aux lames épaisses et vulgairement taillée. D’autres par contre sont plus fins et de riches ornements les décorent.
Les premiers revêtaient en fait un aspect purement pratique de taillage de bois, tandis que les seconds n’étaient maniés que par les puissants chefs de tribus au cours de rituels sacrés.
Parce que sa lame devait être solide afin qu’il ne se brise pas au contact du bois ou de la pierre, le toki est associé à la force et à la solidité.
Ainsi, seuls les hommes les plus forts de la tribu pouvaient manier efficacement cet outil. Grâce à lui, les Maoris de Nouvelle-Zélande surent creuser leurs canots, bâtir leurs maisons et parfois même se défendre.
Lorsqu’il fut utilisé en tant que pendentif maori, le toki fut donc logiquement associé à la force des guerriers, à l’autorité des chefs et à la solidité de sa lame.
Voilà assurément des traits que l’on aimerait voir briller chez soi. C’est précisément pour cette raison que beaucoup choisissent de porter ce pendentif du toki maori.
Symbole maori n°4 : le manaia
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Communication
- Guide
- Pont entre le monde des morts et celui des vivants
Le peuple maori a de nombreux mythes qui expliquent la création de la terre et des nombreuses îles qui la recouvrent.
En particulier, il existe une histoire qui nous montre toute l'importance du manaia... que nous allons vous raconter.
Selon la légende, les hommes d’une ancienne tribu de pêcheurs fut un jour pris dans une tempête si terrible que tous y périrent. Peu de temps après, une créature monstrueuse apparu dans le village avec la ferme intention de dévorer femmes et enfants.
C’est alors que le manaia entra en jeu : il fit ressusciter les hommes sont une forme spectrale afin qu’ils puissent une dernière fois défendre les leurs. Le village était sauvé, le manaia retourna alors de là où il était venu… tout comme les âmes des guerriers.
Ainsi, le manaia est considéré comme une sorte de divinité qui protège les gens et les aide à communiquer avec leurs ancêtres. Physiquement, cette créature mythique est formée d’une tête d'oiseau, d’un corps humain et d’une queue de poisson.
À cela s’ajoute une aura, une sorte de lumière invisible, qui lui permettrait de voyager entre le monde des vivants, celui des dieux et celui des morts.
Ainsi, le manaia occupe le rôle de messagers entre ces mondes. Dans la culture maorie, il est considéré comme un puissant porteur de présages, un intermédiaire entre l'homme et les esprits. Lorsqu’un des leurs meure, les Maoris considèrent également que c’est le Manaia qui emporte son âme vers l’au-delà.
Symbole maori n°5 : le hei matau
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Prospérité
- Abondance
- Sécurité
Alors qu’avec certains porte-bonheur, il ne faut pas trop se fier à leur apparence, ce n’est pas le cas pour celui-ci. Le symbole du hei matau représente bien un hameçon.
Étant donné la situation géographique particulière de ces peuples, la pêche est pour eux une source de nourriture majeure, si pas la principale. Ainsi, le hei matau représente la sécurité alimentaire, voir l’abondance.
De fait, une bonne pêche était synonyme d’un village prospère, tandis qu’une mauvaise pouvait traduire une future famine et de grands désastres.
Parmi tous les hameçons, celui du hei matau revêt une signification supplémentaire.
Une grande partie de la mythologie maorie est basée sur la mer, et plus particulièrement sur l’épopée de ceux qui y naviguèrent pour venir coloniser les diverses îles de la région.
Les Maoris ont notamment traversé l'océan Pacifique pour trouver la Nouvelle-Zélande (Aotearoa en langue locale) dans des canots à voile, pêchant pour survivre au cours de ces longs et dangereux voyages.
La légende raconte en fait qu’il y a longtemps de cela, un énorme poisson fut capturé par un grand marin nommé Maui. Avec l’aide de Tangaroa (le dieu des eaux et des pêcheurs), il réussit à le ferrer hors de l’eau à l’aide d’un hameçon magique connu sous le nom de hei matau.
Le dos de cette bête gigantesque vaincue pour le courageux correspondrait ni plus ni moins qu’à… la Nouvelle-Zélande.
Sur cette terre (ou ce poisson si vous croyez à la légende), les hommes purent prospérer et vivre en paix durant des siècles.
Ainsi, le hei matau est un symbole maori synonyme d’une volonté énorme, d’une prospérité et d’une abondance assurée pour l’avenir.
Symbole maori n°6 : le hei tiki
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Fertilité
- Vie
- Création
Le hei tiki est un symbole très ancien et, bien qu’il soit sans doute les plus connu et le plus emblématique, il est de loin le moins compris.
Souvent, les touristes qui rendent visite au tribus maories pensent qu’il s’agit d’un simple totem d’une quelconque divinité. La réalité est toute autre.
En fait, le hei tiki correspond au premier homme à avoir foulé la terre. Certains contes disent qu’il viendrait des étoiles. D’autres suggèrent plutôt que ce serait une divinité créatrice qui l’aurait enfanté à partir de boue et d’eau de mer.
Quoi qu’il en soit, le hei tiki est bien l’équivalent de notre Adam chrétien. Ainsi, le symbole maori qui lui est associé est synonyme de fertilité et de création de la vie.
L’étrange position dans laquelle il est souvent montré, avec ses mains placées contre ses reins, correspond en réalité à une position que les peuples du Pacifique associent à la fécondité.
Pour certains, un doigt dressé est une insulte. Pour d’autres, des mains posées dans le bas du dos sont un signe de bonne santé. Chacun ses coutumes après tout.
Symbole maori n°7 : le wheku
Principales qualités de ce porte-bonheur maori :
- Respect aux anciens
- Héritage
- Culture
Le symbole du wheku, qui signifie littéralement « visage sculpté », représente le visage d’un tipuna (ancêtre).
Souvent, ce type de sculpture se retrouve en haut des murs des maisons traditionnelles maories. Plus qu’une simple décoration, le wheku représente souvent un membre fondateur de la communauté qui marqua l’histoire par son courage et ses exploits.
Après la mort de ce type d’individu, le nom de la tribu change parfois pour prendre le sien, et des wheku à son effigie sont accrochées aux murs des foyers.
Ainsi, chaque wheku est différent et nous raconte une histoire unique. Cela les rend donc irremplaçable et fait des ces porte-bonheur maoris des biens de grande valeur.
Au niveau financier, les collectionneurs se les arrachent parfois à des sommes folles. Historiquement, les légendes qu’ils nous racontent nous permettent de mieux retracer l’histoire des hommes. Culturellement, les wheku sont cristallisent souvent l’âme de toute une communauté.
La signification d’un tatouage maori
Les Maoris sont donc des peuples autochtones originaires de Nouvelle-Zélande dont l’histoire, la culture et les traditions sont exceptionnellement riches. Leurs symboles sont remarquables et les sens qui se cachent derrière nous enseignent de grandes leçons de vie.
Parmi toutes leurs formes d’art, il y en a une qui a su se démarquer des autres : il s’agit du moko, plus communément appelée tatouage maori.
Histoire de bien comprendre de quoi nous parlons, voici des centaines d’exemples de tatouages maoris tous plus symboliques les uns que les autres.
Le tatouage maori : complexe et profond
Plus que simples dessins faits sur la peau, ces tatouages revêtent un caractère véritablement sacré. Alors que de nombreux occidentaux décident de s’en faire pour leur beauté, oublier la vraie signification d’un tatouage maori reviendrait à passer à côté de l’essentiel.
En particulier, les Maoris considèrent que la tête est le siège de l’âme, et donc que cette partie est la plus sacrée de tout le corps.
Ainsi, le tatouage facial est la plus lourd de sens. Tel courbe racontera un exploit que l’homme à fait, tandis que tel autre motif rappellera la vie d’un grand ancien.
Un petit conseil donc : ne vous faites pas de tatouages maoris sur le visage que vous n’auriez pas préalablement mérités pour ensuite aller vous pavaner au milieu d’un petit village, les habitants vraiment (mais vraiment) mal le prendre…
En outre, le tatouage était (et pour certains est toujours) un rite de passage. Ainsi, il reste dans certaines régions un évènement très ritualisé auquel nous nous pouvons participer qu’après un long rite initiatique.
Pour les autochtones, le premier tatouage maori se fait généralement au milieu de l’adolescence. À chaque étape ou moment important de la vie de l’individu, d’autres venaient s’ajouter au fur et à mesure.
La peau des vieillards finit alors par être recouverte de symboles, en faisant par la même une magnifique fresque comparable aux plus grands œuvres d’art.
Ainsi, comme chaque vie est différente, il n’y a pas deux personnes dont les tatouages maoris seraient les mêmes. Ne serait-ce que par les variations de formes locales (chaque village ou presque ayant ses propres façons de dessiner les symboles), votre tatouage sera assurément unique.
De par leur tradition millénaire et l’ancrage profond qu’à cette tradition de leur culture, le tatouage maori est considéré comme l’un des plus aboutis, des plus beaux et des plus complexes au monde.
Les tatoueurs traditionnels (appelés tohunga ta moko) sont souvent de véritables virtuoses dont le talent artistique, très prisé, vaut parfois très cher.
La légende du tatouage originelle
Nous pouvons trouver une signification au tatouage maori à travers de nombreux contes et légendes. Il y en a une toutefois qui se démarque des autres. Elle s’appelle la légende de Mataora.
Un jour, un jeune guerrier du nom de Mataora tomba amoureux de Niwareka, la princesse des enfers. Il descendit alors sous terre afin de demander sa dulcinée en mariage. Elle accepta, et les deux fiancés montèrent sur terre vivre leur amour.
Cependant, Mataora maltraita Niwareka, qui décida donc de retourner dans le monde dont elle venait. Pris par les remords et la culpabilité, il suivit sa femme en enfer pour ne fut accueilli que par des rires et des moqueries.
En effet, le jeune homme avait le visage immaculé, alors qu’il était de coutume dans l’autre monde de se peindre le visage pour marquer son rang, son statut social et plus largement sa puissance.
Peu lui importait, Mataora était venu pour reconquérir sa promise. Il s’excusa alors après de la famille de sa femme qui le pardonna. Afin qu’il ne doive pas subir plus de plaisanteries, ils lui enseignèrent également l’art du ta moko.
Une fois revenu dans le monde des vivants, Mataora partagea ses nouveaux savoirs avec les autres hommes.
Selon cette légende donc, le tatouage maori serait étroitement liée au monde des enfers… Cela a au moins le mérite de nous offrir un point de vue différent sur la question !
Comment un tatouage traditionnel est-il fait ?
Le tatouage maori n'implique traditionnellement pas l'utilisation d'aiguilles, mais plutôt de couteaux et de ciseaux fabriqués à partir de dents de requin, d'os aiguisés ou de pierres pointues.
Le ciseau, également appelé uhi, était soit lisse soit dentelés. Les différents modèles étaient utilisés en fonction du motif à réaliser ou du type de peau de la personne tatouée.
Les encres utilisées par les Maoris étaient fabriquées à partir de produits naturels. Le bois brûlé fournissait les pigments noirs, tandis que couleurs plus vives provenaient de chenilles ou de gomme brûlée mélangée à de la graisse animale.
Les pigments, considérés comme des substances très précieuses, étaient stockés dans des conteneurs particuliers appelés « oko ».
De nos jours toutefois, la plupart des ces traditions ont été laissées de côté, notamment car la douleur de ces techniques de tatouage état beaucoup trop forte.
Si vous voulez vous faire un tatouage maori, vous n’aurez concrètement qu’à prendre rendez-vous comme pour n’importe quel autre type de service.
Les tatoueurs sérieux feront leur métier en deux fois. Un premier rendez-vous servira à mieux vous cerner et à découvrir les grands événements qui ont marqué votre vie. Ainsi, certains motifs et symboles maoris vous seront attribués.
Le second rendez-vous consistera est la séance de tatouage en tant que telle (qui peut elle-même s’étaler sur plusieurs jours en fonction de la taille de l’œuvre).
En fait, comment l'art du tatouage maori est-il devenu si populaire ?
L'art du tatouage maori a été introduit en Nouvelle-Zélande par les peuples habitants auparavant la Polynésie orientale. Comme nous l’avons dit au début de cet article, les Maoris n’ont que très récemment commencé à utiliser l’écriture.
Trouver une date précise au début du phénomène est donc pour le moins compliqué. Nous pouvons toutefois dire que l'art du tatouage est vieux d’au moins plusieurs siècles dans cette région du monde, si pas millénaire.
En 1769, le capitaine James Cook arriva en Nouvelle-Zélande, découvrant à cette occasion les motifs complexes qui recouvraient la peau des peuples autochtones.
Rapidement, ils furent fascinés et le phénomène les intrigua. Certains spécialistes disent même que le moment « tatouage » lui-même pourrait venir du mot de langue polynésienne « tatau ».
Très intéressé par la portée et la signification du tatouage maori, les explorateurs décidèrent de ramener des exemples à montrer à leur roi.
Il faut savoir qu’à l’époque, la coutume était de conserver la tête des ennemis vaincus en tant que trophée de guerre, une sorte de symbole de pouvoir, de conquête et de puissance militaire.
Les navigateurs européens décidèrent d'échanger quelques-unes de ces têtes contre des armes à feu.
Bientôt, les tribus qui avaient bénéficié de cet échange allèrent attaquer leurs voisins dans le seul but d'obtenir des têtes tatouées, qui pourraient être échangées contre des armes à feu et plus de munitions.
Les commerçants vendaient ensuite ces têtes aux musées et aux riches collectionneurs privés d’Europe et des Amériques.
Désireux d'obtenir autant d'armes que possible, les Maoris décapiteraient des esclaves et tatouaient même parfois des têtes post-mortem, signant sans doute ainsi le début de la décadence d’un art pourtant ancestral.
Aussi barbare que cela puisse paraitre, tout ceci eut au moins le mérite d’ériger le tatouage maori au rang de phénomène planétaire, les plus grands musées du monde affichant alors fièrement des têtes tatouées, et de faire connaitre leur culture.
Il est indéniable que cette « traque aux têtes » (dont vous trouverez ici une chronologie plus détaillée) couta des milliers de vie.
Toutefois, en mettant le peuple maori sur le devant de la scène, cela offrit une sorte de protection à leur civilisation qui, contrairement à de nombreuses autres cultures primitives, sut résister tant bien que mal à une certaine uniformisation découlant de la colonisation.
Porte-bonheurs présentés dans cet article :
Pendentif du toki maori
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