Tara Verte et Blanche : déesses Bouddhistes de la Féminité
La Tara est une grande divinité l'Hindouisme et du Bouddhisme. Symbole du féminin sacré par excellence, elle personnifie la compassion, offre des clés de salut à l’humanité et nous libère de nos souffrances.
Connue pour prodiguer des conseils à qui sait les entendre, la Tara est une protectrice bienveillante. Ses statues sont de grands porte-bonheurs, ses mantras sont chantés dans tous les temples et ses images sont placées là où les sages méditent.
En tant que divinité tantrique, le rôle de Tara n'est pas d'être un objet de culte. Au contraire, par ses pratiques spirituelles et ésotériques, le méditant s’aidera de la Tara (blanche ou verte, nous allons le voir) pour poursuivre son chemin personnel vers l’illumination.
Table des matières :
Différentes Taras pour différentes puissances
Qui est donc cette divinité ?
Tara est sans aucun doute la divinité féminine la plus puissante du panthéon bouddhiste.
Son nom signifie "étoile" en sanskrit et elle est censée avoir la capacité de guider les adeptes, comme une étoile, sur leur chemin spirituel. Dans certaines traditions bouddhistes du Nord de l’Inde, elle est considérée comme un bodhisattva (c’est-à-dire un être illuminé). Parfois aussi, elle est décrite comme la compagne du bodhisattva le plus vénéré, Avalokiteshvara. Selon la tradition bouddhiste, le Dalaï-Lama lui-même serait une réincarnation de ce fameux Avalokiteshvara, c’est vous dire.
Les historiens débattent encore, mais il semblerait que la déesse Tara soit entrée en Inde par le biais du Shaktisme, une ancienne religion à l’origine de l’Hindouisme des premiers temps. Cette théorie s’appuie sur un ancien texte sacré nommé le « Prajnaparamita Sutra ». Datant du 2ᵉ siècle, ce document décrit un être féminin total personnifiant la sagesse absolue et le plus grand des amours.
En fonction des régions et écoles de pensée, la Tara sera vue comme une divinité, une bodhisattva, un esprit ou même un démon. Il n’en reste pas moins que l’Asie entière la vénère. L’Inde, le Tibet ou le Népal, par leurs religions ancestrales, la prient forcément. En Chine, la Tara est connue sous le nom de Chenrezig, et est réputée protéger les humains de la souffrance. Au Japon aussi certains esprits bienveillants semblent pouvoir lui être relié. En Occident, certaines femmes choisissent de nos jours d’utiliser son image, comme étendard de leurs idéaux d’une femme totale, bienveillante et, surtout, respectée depuis des millénaires.
Différentes Taras pour différentes puissances
La plupart des divinités indiennes connaissent plusieurs formes. Pensez au Bouddha lui-même : certaines statues le montrent comme un gros sage bedonnant, tandis que d’autres le présentent fin, avec un visage placide et apaisé.
Il en va de même pour la Tara, dont les formes s’expriment le mieux par les couleurs de sa peau.
Tara verte : protectrice et aide face aux obstacles
La Tara verte est la Tara la plus connue, la plus souvent priée et la plus puissante. Nous proposons d’ailleurs ici une statuette de la Tara verte, réputée capable d’apaiser les énergies et repousser les esprits négatifs.
Cette Tara offre secours et protection contre tous les malheurs, toutes les souffrances que les êtres peuvent rencontrer dans le monde matériel. Elle agit directement dans le samsara (le cycle des réincarnations) malgré sa grande nature divine.
Spirituellement, la Tara verte est une image d’abondance sereine, d’une activité pleine d’énergie et qui crée. Elles protègent les voyageurs qui le lui demandent et apportent la sécurité aux autres. Elle nous libère de nos émotions négatives, de nos illusions et de nos chimères.
Tara blanche : amour et guérison
La Tara blanche a une origine un peu particulière. Les légendes nous racontent qu’elle serait la réincarnation d’une ancienne princesse népalaise, autrefois épouse du roi Songtsen Gampo (un roi de légende fondateur de la région de l’Himalaya).
L’énergie de la Tara blanche est celle d’une mère compatissante. Son amour maternel apporte la guérison et la paix, permet de grandir (spirituellement) et d’atteindre ses objectifs dans une douce sérénité.
La Tara blanche est souvent représentée avec des yeux sur les mains et le front, et ce pour une bonne raison : elle voit tout, surtout les souffrances des hommes, et sait ainsi où intervenir pour nous aider.
Les Bouddhistes prient cette Tara particulière pour la guérison et la santé, mais aussi avant d’entreprendre de nos projets.
D’autres couleurs pour cette déesse
La tradition indienne nous présent la déesse Tara sous de nombreuses autres couleurs. Toutes sont des porte-bonheurs positifs qui apportent quelque chose d’unique à l’humanité.
En voici une liste des principales :
- La Tara noire : Ses représentations sont très proches de celles de la déesse hindoue Kali, la déesse de la puissance vorace et parfois dévorante. Elle en partage donc les pouvoirs et chassera les démons.
- La Tara bleue : Le bleu est une couleur particulière en Asie. Elle exprime la colère et la haine. Ici, la Tara bleue transmutera ces émotions en quelque chose de plus grand.
- La Tara rouge : Cette Tara serait l'émanation du Bouddha Amitabha, un être compatissant qui aime attirer les bénédictions auprès de ses fidèles.
- La Tara jaune : Elle est ici liée à la grande déesse hindoue Lakshmi, et à la richesse et à la prospérité.
Les Taras dans l’Hindouisme
Dans l'Hindouisme, la Tara est vue comme une forme de l'énergie primordiale féminine, énergie aussi connue sous le nom de « shakti ».
Nous l’avons dit plus tôt : son nom signifie « étoile » mais, dans certains dialectes sanskrits, il veut plutôt dire « protection » (par la racine indienne « tar », qui se traduit par « protéger »).
La tradition hindouiste voit la déesse Tara comme la deuxième des dix Mahavidyas, un groupe de dix divinités-avatars de la grande déesse mère Mahadevi. Déesse primordiale, Mahadevi, peut être vue comme la Terre-Mère, la source-même de la vie.
Parfois aussi, Tara sera vue comme une manifestation de Parvati, la déesse-mère de l’Hindouisme qui protège ses enfants, les aide à grandir et à croitre. Dans la même idée, certains pensent qu’elle serait la réincarnation de la mère du Bouddha Sakyamuni.
L’iconographie hindoue est riche et, au sujet de la Tara, il existe des tonnes de symboles ésotériques porteurs de sens. Le plus important reste sans doute le « trône de lotus », une sorte de fleur bleue géante sur laquelle est assise la Tara dans une posture impériale et pleine de sagesse. Cette image de la déesse placée sur la fleur est censée refléter une compassion sans fin et un travail qui, comme le lotus qui s’ouvre et se ferme, continue en chaque jour.
Alors, la religion hindoue vous intrigue ? Ses mystères éveillent d’étonnantes sensations en vous ? Pourquoi donc ne pas jeter un œil à ces quelques bijoux et symboles hindous aux pouvoirs étonnants.
Les déesses Taras dans le Bouddhisme Tibétain
La déesse Tara (ou plutôt les déesses, vu qu’il y en a plusieurs formes) est vénérée partout en Asie, soit. C’est toutefois au Tibet qu’elle occupe sa place la plus importante.
Dans le Bouddhisme Mahayana, Tara est « l’essence de l’illumination » qui guide les hommes sur les chemins de sagesse. Pour la tradition Vajrayana, elle est la mère spirituelle de tous les sages, tous les gurus et tous les bouddhas. Son importance dans l’esprit des Tibétains est plus grande encore.
Malgré ce que certains pensent, la Tara tibétaine n’est pas une copie de Guan Yin (une déesse chinoise, reine de la compassion). Si un parallèle devait être fait, ce serait plutôt avec Chenrezig, une autre divinité venant de Chine.
Tout comme Chenrezig, Tara serait ainsi née de la larme d’un dieu ayant touche le sol. Dans le Bouddhisme tibétain, ce dieu est Avolokitshevara (celui dont nous avons parlé plus tôt), la personnification-même de la charité et de la miséricorde.
Bref, dans la région de l'Himalaya, Tara sera plus vue comme la déesse suprême de la féminité que comme une « simple » bodhisattva. Elle est une divinité salvatrice capable de libérer les âmes humaines de la souffrance et du cycle infini des réincarnations. Elle chasse le mal, les démons et les illusions afin que notre esprit atteigne le nirvana.
À ce titre, elle est la guide de tous les êtres éveillés, et même de tous ceux qui cherchent à l’être. La Tara est une déesse consacrée à la lutte contre la souffrance. Elle a fait le vœu de rester parmi les hommes tant que tous n’auraient pas connu l’illumination, tant que tous n’auraient pas fusionné avec la conscience du monde.
Cette déesse est donc un allié précieux dans toute quête spirituelle, mais ce n’est pas le seul que nous offre le Bouddhisme. Pour en découvrir d’autres, voilà notre collection de porte-bonheurs bouddhistes.
Utiliser l’énergie de la Tara au quotidien
Des nombreuses déesses hindoues, Tara est sans doute la plus ancienne encore vénérée de nos jours. Il existe bien des dieux plus anciens mais, dans le registre féminin, c’est elle la plus ancienne. Rien que pour ça, elle mérite bien que nous nous intéressions à comment son image est (aujourd’hui encore donc) utilisée.
Méditer auprès de ses statues
Les statues de Tara peuvent avoir des couleurs très variées, et toutes sont de grands porte-bonheurs.
Il est dit qu’elles portent une énergie d’équilibre et de guérison. Méditer auprès d’elle modifierait ainsi les bénéfices de nos séances vers quelque chose de plus intense.
Par son aide bienveillante, la Tara pourra aussi nous aider à rentrer en état de méditation. Méditer est une tâche complexe qui nécessite le calme de l’esprit, une certaine paix et une tranquillité. Pour les cœurs agités, cela peut être difficile. Méditer près d’une statuette de la Tara les aidera.
Si le thème des statues hindouistes vous intéresse, voici la page Wikipédia décrivant l’iconographie de l’Hindouisme.
L’utiliser comme remède Feng Shui
Dans certaines écoles de Feng Shui, la Tara verte est utilisée pour élever les taux vibratoires et inviter les élèves à la compassion des uns envers les autres.
L’art du Feng Shui étant basé sur les éléments (eau, air, terre, feu, bois), la couleur de la statue de Tara sera ici d’une importance capitale. Pour une statue verte, c’est l’élément bois qui sera représenté, et qui exprimera donc ses qualités de rajeunissement, de régénération et de croissance.
Dans le cadre d’une déco d’intérieur Feng Shui, placer une telle statue porte-bonheur sera donc vecteur de bonnes énergies.
Chanter son mantra
L’Hindouisme et le Bouddhisme sont remplis de ces chants sacrés appelés mantras, dont voici un article d’encyclopédie qui vont en apprendra plus sur eux.
Au Tibet, il existe un mantra dédié à la Tara verte, à celle que les sages voient comme la Mère de tous les Bouddhas. Ce mantra se dit « Tare Tuttare Ture Soha ».
Sans rentrer dans les détails, voilà le sens de chacun de ces mots :
- Tare nous montre que Tara libère les êtres vivants du samsara, du cycle terrestre des réincarnations.
- Tuttare nous libère de nos peurs intérieures
- Ture nous libère des maux du corps, des souffrances matérielles
- Soha relie la racine de notre être à notre cœur, traçant une voie énergétique fondamentale
Le mantra « Tare Tuttare Ture Soha » signifie ainsi quelque chose du style « Que je sois libéré spirituellement, émotionnellement et physiquement, et que je trace ma voie intérieure primordiale ».
Porte-bonheur présenté dans cet article
Statue de la Tara verte
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