Qui est Tengri, ce dieu des Peuples Nomades d'Asie ?
Tengri est un dieu étonnamment peu connu.
Dans la langue des anciens peuples nomades d’Asie centrale, « Tengri » signifiait littéralement « ciel ». Ainsi, beaucoup le décrivent simplement comme un dieu du ciel…
Nous allons le voir, cela est loin de la réalité : Tengri fut autrefois la divinité principale pour des millions de personnes, celui dont les règles gouvernaient littéralement leur existence et qui était à la source des phénomènes naturels rythmant leur vie de nomade.
Eh oui, peu de gens le savent, mais Tengri était vu par beaucoup comme un être tout-puissant capable de décider du destin des hommes. Très clairement, il méritait donc bien que nous lui écrivions un article… et que vous le lisiez jusqu’au bout !
Table des matières :
Le dieu du ciel et des forces de la nature
Tengri et le porte-bonheur du Nazar Boncuk
Qui est vraiment Tengri ?
En fait, Tengri était considéré comme étant un être infini et intemporel. Ainsi, et par sa qualité de dieu du ciel, il était représenté par un ciel bleu, immense et sans limites.
Là où les autres divinités se représentent par des statues aux allures d’animaux ou d’humanoïdes, la puissance de Tengri ne peut être retranscrite que par l’infini du ciel…
Cela nous pose déjà le personnage !
En fait, ce dieu est tellement important et son culte tellement prépondérant que, même si les peuples qui le vénéraient connaissaient d’autres divinités, Tengri était considéré comme un dieu unique. Nous pouvons donc ici parler d’une forme « primitive » de monothéisme.
Cela est tellement vrai que, dans certaines communautés musulmanes restés proches de la tradition de leurs ancêtres, les hommes peuvent aussi bien dire « seul Allah le sait » que « seul Tengri le sait ».
Bref, au plus haut de sa forme, son culte s’étendait de l’Anatolie aux frontières de la Corée, en passant par la Mongolie et toute l’Asie centrale. C’est en fait toute l’Asie au Nord de l’Himalaya qui le connaissaient comme dieu suprême.
Même s’il est peu connu, Tengri est donc très clairement une figure importante qui marqua l’histoire.
Le dieu du ciel et des forces de la nature
Dans le mode de vie nomade, les forces de la nature jouent forcément un grand rôle.
Les steppes sont dangereuses, on ne sait pas toujours où y placer ses yourtes. Il faut parfois traverser le désert et des montagnes dangereuses. Les catastrophes climatiques peuvent plus facilement ravager leurs habitations, et une épidémie touchant les chevaux pouvaient signifier la mort de la communauté entière.
Forcément, cette place plus importante de la nature se retrouve dans leurs croyances.
Tengri est ainsi considéré comme le créateur même de la nature.
Pour le vénérer, les hommes n’avaient d’ailleurs qu’à se montrer respectueux vis-à-vis de leur environnement qu’ils considéraient comme contenant l’essence du grand dieu. (Cela dit en passant, voilà quelque chose qui s’est apparemment perdu !)
En fait, le simple respect des autres hommes était déjà vu comme une forme de vénération.
En effet, la mythologie nomade nous présente l’humanité comme le résultat de l’union entre Tengri, dieu du ciel qui fournissait les âmes, et la Terre, qui elle fournissait les corps.
Tengri et le porte-bonheur du Nazar Boncuk
Nous vous l’avons dit juste avant : Tengri était un dieu infini et sans forme dont seul le ciel pouvait montrer la grandeur.
En réalité, ce n’est pas tout à fait vrai…
Lorsque les adeptes du Tengrisme ont voulu bâtir des temples, des autels et des sanctuaires, la question de la façon de représenter leur dieu s’est posée.
C’est clair, il n’est pas évident de représenter un ciel infini sur un mur de taille finie. En fait, c’est même impossible.
Ce serait donc précisément pour cette raison qu’ils créèrent un symbole porte-bonheur que nous connaissons aujourd’hui encore : le Nazar Boncuk.
Également connu sous les noms de « œil grec » ou de « œil bleu », ce symbole est considéré comme étant l’un des yeux de Tengri.
Pour bien vous représenter ce dont nous parlons, voici un pendentif du Nazar Boncuk tout simple, très comparable à celui que portèrent les nomades des steppes.
De nos jours, ce porte-bonheur est principalement utilisé en Turquie, où il est réputé combattre le mauvais œil.
Vous pourrez d’ailleurs y entendre de nombreuses histoires racontées à son sujet.
Certaines vous conteront comment le Nazar Boncuk émergea de l’Islam. D’autres vous parleront d’une origine préhistorique.
Au final tout cela est assez flou… La seule chose dont nous sommes sûrs est que, oui, des symboles comparables furent utilisés dans le Tengrisme.
Bref...
Si vous aimez l’histoire de la Turquie…
Si vous vous intéressez au Tengrisme…
Si la simple idée de détenir un symbole millénaire à l’histoire passionnante vous parle…
Vous aimerez alors sans doute notre collection de bijoux et d’accessoires dédiée au Nazar Boncuk.
Le Tengrisme : religion de ce dieu
Le tengrisme est la religion chamanique autrefois pratiquée en Asie centrale qui, comme son nom l’indique, rendait hommage à Tengri.
En réalité les peuples à avoir suivi le Tengrisme, ou tout du moins certaines de ses formes, sont nombreux. Nous pouvons notamment citer :
- Les Turcs
- Les Huns
- Les Magyars (ancêtres des Hongrois)
- Les Mongols
- Les Bulgares
- Les Bachkirs
- Les Altaïs
- Les Tatars
- Les Bouriates
- Et bien d’autres encore
Au niveau de ses caractéristiques, le Tengrisme se démarque par un certain animisme (la croyance que chaque chose peut posséder une âme), le totémisme (organisation des clans autour de totems) et le chamanisme (rôle de prêtre-chaman qui rentrent en communication avec les esprits).
Nous l’avons déjà dit : le Tengrisme est vu comme une foi monothéiste de par la place que prend Tengri.
Toutefois, il existait dans cette religion de nombreuses autres divinités.
Parmi les plus importants, nous pouvons citer Yer-sub, la déesse de la terre, ou encore Erlik, le dieu des enfers.
Il est également intéressant de noter la présence d’une sorte de culte des ancêtres où les âmes des morts étaient honorés au cours de grands rituels.
Une tolérance exceptionnelle !
L’une des plus grandes particularités du Tengrisme est sa grande tolérance vis-à-vis des autres religions.
Prenons l’exemple de l’empire mongol.
Même si Tengri et l’empereur y étaient les deux figures les plus vénérées, d’autres religions y étaient admises et les prêtres d’autres confessions pouvaient officier en toute sérénité.
C’est sans doute le caractère non-dogmatique du Tengrisme qui en fit une spiritualité si accueillante : vu qu’il n’existait aucun code écrit, aucun « règlement », une plus grande souplesse pouvait s’y pratiquer que dans d’autres types de culte.
De plus, s’il n’y a pas de dogme, il n’y a rien à imposer aux autres. (Ni code de morale, ni façon de penser, etc).
Vu les mœurs violentes de l’époque, cela peut sembler étonnant.
Cette tolérance était pourtant bien une réalité !
Regardez par exemple ce document traitant des religions dans les empires turco-mongols et vous y verrez plus clair.
En fait, pour beaucoup d’historiens, la façon dont le Tengrisme était pratiqué le rapprocherait plus d’une façon de voir le monde, la nature et la création qu’une religion en tant que telle.
Cela n’empêchait toutefois pas les dirigeants de peuples nomades de gouvernés en accord avec les principes que nous enseignent Tengri.
Ainsi, même si rien dans cette foi n’imposait de règles, les chefs, eux, en ont bien créées. Après plusieurs siècles de pratiques, l’idée de règles strictes fut donc peu à peu amenée.
À la fin de l’empire mongol, les gens pensaient même que, si un roi ne suivait pas les lois de Tengri, il perdrait irrémédiablement sa grâce… et donc son pouvoir.
Bref, alors que le Tengrisme se voulait à la base être une religion sans dogme, des règles finirent tout de même par soumettre les hommes.
Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, voici la page Wikipédia dédié au Tengrisme. Vous y trouverez quelques informations complémentaires que nous n’avons pas mises y pour ne pas alourdir votre lecture.
Porte-bonheur présenté dans cet article
Pendentif Nazar Boncuk (ou oeil grec)
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